La plupart des médicaments sans ordonnance et compléments alimentaires n'ont pas d'effets prouvés et font même courir des risques pour la santé, a affirmé ce jeudi le magazine « 60 Millions de consommateurs ».
Le magazine a « passé au crible » 132 médicaments et compléments alimentaires (produits contre la fatigue, l'insomnie, ou favorisant la digestion, l'immunité...), et conclut que « moins de 15 % des produits (...) sont à conseiller ». Sur les 60 médicaments sans ordonnance étudiés, 35 sont classés comme étant « à proscrire ». L'enquête a été menée avec la revue « Prescrire ». Les produits ont été étudiés au regard de leur notice et des données de pharmacovigilance de l'ANSM.
Risques encourus
Les Français « se dirige(nt) très facilement vers ces produits », rappelle le magazine, qui alerte sur la disproportion entre les risques encourus par leur consommation (infections, risques hépatiques, d'infarctus, de troubles neurologiques, etc. selon la réaction des malades aux substances) et leurs bénéfices souvent inexistants.
Concernant les médicaments contre la toux et le mal de gorge, « aucun (des 12 produits testés) n'a prouvé son efficacité sur le mal de gorge », indique le magazine édité par l'Institut national de la consommation. Les vitamines en surdose que proposent certains compléments sont contre-productives, voire « nocives », tacle également la revue, alors même que les compléments alimentaires pour enfants sont de plus en plus présents sur le marché.
Une nouvelle règlementation plus stricte
Concernant les antalgiques (anti-douleurs), « 60 Millions de consommateurs » reconnaît uniquement l'efficacité du paracétamol et de l'ibuprofène, et appelle à la vigilance vis-à-vis des surdoses, dangereuses pour le foie.
Le magazine, souhaite une nouvelle réglementation plus stricte, imposant des notices plus claires, ou encore une mention des effets secondaires des plantes et des huiles essentielles quand elles composent ces produits. Notamment pour les compléments alimentaires, qui « se sont déguisés en médicaments », indique Bruno Toussaint, directeur éditorial de la revue « Prescrire ».