Le dépistage systématique d’une consommation d'alcool à risque lors d’une consultation chez un professionnel de santé de premier recours est une des recommandations forte rappelée dans l’article du Bulletin hebdomadaire épidémiologique (BEH) qui vient de paraître : « Ce dépistage permettrait ainsi, si nécessaire, de proposer une prise en charge pour les consommateurs à risque ».
À partir d'un travail d'expertise de l'Inserm
Le BEH s’appuie sur un travail conduit par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui a établi un bilan des connaissances scientifiques sur les effets de l’alcool sur la santé. Au total 12 experts ont analysé plus de 3 600 documents provenant de la littérature scientifique disponible à la fin du premier semestre 2020. De ce rapport établi par l’Inserm, l’article du BEH insiste surtout les recommandations émises sur les stratégies de prévention et d’accompagnement qui ont démontré leur efficacité.
Vis-à-vis des patients, la démarche de dépistage entreprise par le praticien doit s'associer à une « intervention brève » si la consommation d'alcool pose question. Ce type de démarche a un rapport coût/efficacité positif clairement établi, insiste le BEH qui rappelle que « le terme « intervention brève » est un terme général qui inclut différents types d’interventions durant lesquelles le clinicien donne des conseils et/ou une aide psychologique visant à faire comprendre les risques et les effets négatifs de la consommation ».
Pour les patients souffrant de problèmes sévères de consommation d’alcool, avec une dépendance établie, « l’intervention brève est peu susceptible de modifier le comportement, mais elle permet d’initier une discussion et constitue une première étape dans la prise en charge d’une dépendance à l’alcool ». Cette prise en charge spécifique se fait auprès de spécialistes, d’un service d’addictologie. Les experts de l’Inserm insistent pour que médecins et infirmiers soient formés aux méthodes de repérage et d’intervention brèves.
La loi Évin vidée de son contenu
À côté de ces recommandations qui concernent la pratique médicale en cabinet, l’article du BEH insiste sur la mise en place de mesures concernant les pouvoirs publics. Le point le plus important est que la loi Évin soit effectivement appliquée à la lettre, ce qui n’est pas le cas : « En France, la loi Évin de 1991 encadre la lutte contre les dommages liés à la consommation d’alcool (et de tabac), mais sa version actuelle, en plus de n’être pas toujours respectée, a été considérablement modifiée et affaiblie sous l’effet du lobbying des producteurs d’alcool ». Parmi les autres mesures phares : accroître l’information du grand public sur les repères de consommation, poursuivre l’opération Dry January... bref Santé publique France est dans son rôle d'appuyer des dispositions qui, en France, sont à la peine...
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