En 2008 l’ESPGHAN*et l’ESPID** émettaient des premières recommandations européennes sur la prise en charge de la gastro-entérite aiguë de l’enfant. Six ans plus tard les deux sociétés savantes ont revu leur copie et proposent une version actualisée qui prône une prise en charge circonscrite « à quelques moyens simples et bien définis ».
Sur le plan épidémiologique, ces guidelines soulignent le poids du rotavirus considéré comme « l'agent infectieux le plus grave et fréquemment associée à la déshydratation » et prônent, tout comme le HCSP, la vaccination anti-rotavirus (lire encadré). Cependant, dans les pays ayant une forte couverture vaccinale anti-rotavirus, « le norovirus est devenu la principale cause de gastro-entérites médicalement prise en charge », indique le document.
Sur le plan clinique, « la déshydratation confère la gravité », rappellent les experts. À ce titre, « la meilleure mesure de la déshydratation est le pourcentage de poids perdu ». Mais alors que les recommandations de 2008 estimaient qu’aucun score de déshydratation n’était validé au niveau individuel, désormais, « l’utilisation d’échelle comme la CDS (Clinical Dehydratation Scale) est étayée par plusieurs études et pourrait être utile pour guider la prise en charge médicale ».
Réhydratation orale dès que possible
Sur le plan diagnostique, « les explorations ne sont généralement pas nécessaires », souligne le texte. « Au niveau individuel, la recherche d’une cause virale n’est pas recommandée tandis que la recherche d’un agent bactérien n’est préconisée qu’en cas de diarrhées invasives », précise le Pr Dominique Gendrel, ancien président de l’ESPID et co-auteur des recommandations. Le dosage de la procalcitonine ou de la CRP n’est pas recommandé en routine dans la mesure ou «?cela n’influencera pas le traitement ».
Sur ce plan, la réhydratation orale avec une solution hypoosmolaire est le traitement principal et doit commencer dès que possible. « Tous les solutés de réhydratation orale proposés en Europe peuvent
être maintenant utilisés », indique le Pr Gendrel. En parallèle, une alimentation régulière et normale doit être poursuivie et l'allaitement maternel ou artificiel ne doit pas être interrompu.
En complément du SRO, certains traitements « peuvent réduire la durée et la gravité de la diarrhée », indiquent les guidelines mais aucun n’est recommandé en routine. Concernant les probiotiques, depuis 2008 de nouvelles données ont confirmé leur efficacité dans la réduction de la durée des symptômes. « L’utilisation des probiotiques suivants?: Lactobacillus GG ou S. boulardii peut donc être considérée (...) en complément de la réhydratation orale », estiment les experts. D’autres traitements pharmacologiques peuvent être considérés comme la diosmectite ou le racécadotril. En revanche, le lopéramide n’est pas indiqué et les anti- émétiques n’ont pas fait la preuve de leur intérêt. Enfin, en cas d’origine bactérienne, le traitement antibiotique doit être réservé aux tableaux sévères sauf en cas de Shigelle où l’antibiothérapie doit être systématique pour protéger l’entourage.
** European Society for Paediatric Infectious Diseases.
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