Trente ans après les premiers essais d’Eshhar et al, les CAR-T cells s’imposent peu à peu en onco-hématologie.
Dans cette approche, les lymphocytes T du patient sont prélevés puis modifiés génétiquement pour qu’ils expriment un récepteur antigénique dit chimérique (Chimeric Antigen Receptor – CAR) spécifique de tel ou tel antigène tumoral.
Pour le moment, les résultats les plus marquants ont été obtenus avec des CAR-T anti-CD19 dans les hémopathies malignes de type leucémie aiguë lymphoblastique B (LAL-B) réfractaire ou en rechute, et dans certains lymphomes B avec des taux de réponse proches de 80 % et des rémissions durables. Deux CAR-T anti-CD19 sont déjà disponibles dans ces indications.
Des résultats prometteurs ont aussi été rapportés dans les myélomes multiples réfractaires avec des CAR-T anti-BCMA (protéine surexprimée dans le myélome).
À terme, l’espoir est de pouvoir utiliser les CAR-T dans le traitement des tumeurs solides. Des recherches sont en cours, mais elles se heurtent au manque de spécificités antigéniques de ces cancers. Par ailleurs, contrairement aux cellules sanguines malignes, les cellules de tumeurs solides sont protégées par différentes barrières physiques et chimiques, les rendant plus difficilement accessibles aux CAR-T, avec une persistance limitée dans le temps.
Pour contourner ces difficultés et améliorer l’efficacité et la sécurité des CAR-T, plusieurs pistes sont évoquées. L’une d’entre elles consiste à potentialiser leur efficacité en les combinant à d’autres traitements type immunothérapie ou une thérapie ciblée. Les chercheurs travaillent aussi à concevoir de nouvelles générations de CAR-T, intégrant des mécanismes régulant leur activité. Le développement de CAR-T « universels » à partir de cellules allogéniques de sujets sains, utilisables chez tous les patients, est aussi dans les tuyaux, ce qui pourrait contribuer à simplifier la logistique de ces traitements.
Autant de défis relevés par le laboratoire Celgene, fortement impliqué dans le domaine de la thérapie cellulaire et des CAR-T cells. Après l’acquisition récente de la Société Juno Therapeutics, l’industriel affiche plusieurs CAR-T dans son pipeline, dont certains sont déjà en phase 3.
D’après un évènement presse Celgene organisé par le laboratoire Celgene lors de la conférence mondiale des journalistes scientifiques.
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