Les manipulations ostéopathiques dispensées par des ostéopathes exclusifs chez des patients souffrant de lombalgie commune subaiguë et chronique ont été jugées inefficaces dans un essai clinique randomisé prospectif qui a inclus 400 patients. Les résultats de l’étude LC-Ostéo viennent d’être publiés dans le Jama internal medicine.
Après six séances d’ostéopathie
Cette étude a été conduite par des médecins, chercheurs du service de rééducation et de réadaptation de l’appareil locomoteur et des pathologies du rachis du Pr François Rannou à l’Hôpital Cochin AP-HP, de l’Inserm et d’Université de Paris, et des ostéopathes. « Les personnes lombalgiques ont été recrutées parmi le personnel de l’AP-HP dont l’âge médian était de 50 ans. 60 % étaient des femmes et 90 % étaient en activité professionnelle », indique l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris dans un communiqué. La durée moyenne de l’épisode en cours de lombalgie était de 7,5 mois.
Les participants à cette étude ont bénéficié de six séances de manipulations ostéopathiques vs six séances de manipulations placebo, dispensées par des ostéopathes exclusifs, à raison d’une séance toutes les deux semaines, pendant trois mois. Le critère d’évaluation principal était la baisse du retentissement de la lombalgie sur les activités de la vie quotidienne à trois mois, évalué par le score de Québec (Quebec Back Pain Disability Index) qui va de 0 point (en l’absence d’effet) à 100 points (en cas de retentissement maximal).
Les critères de jugement secondaires étaient la douleur, la qualité de vie, le nombre et la durée des arrêts maladie, le nombre d’épisodes de lombalgie et la consommation de médicaments antalgiques et AINS à trois et à douze mois. Les événements indésirables étaient recueillis à 3, 6 et 12 mois.
Effet faible et non cliniquement pertinent
Les résultats ont montré que les manipulations d’ostéopathe n’apportaient pas d’amélioration réelle - « effet faible et non cliniquement pertinent » tant sur le retentissement de la lombalgie que sur les activités quotidiennes à 3 et 12 mois, en comparaison des manipulations dites placebo. À trois mois, la réduction moyenne du score de Québec était de - 4,7 points (IC à 95 %, - 6,6 à - 2,8) dans le groupe ostéopathie et de - 1,3 point (IC à 95 %, - 3,3 à - 0,6) dans le groupe placebo, avec donc une différence moyenne entre les 2 groupes de - 3,4 points.
Par ailleurs, pour les critères secondaires, aucun bénéfice sur la douleur, ni sur la consommation de médicaments ou la qualité de vie n’a été observé du côté des manipulations ostéopathiques.
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