Acteur de la recherche, le fonds de dotation Thellie a lancé au mois de janvier une collecte pour financer le projet CATH-GE (conservative treatment of CATHeter-related infections with Gentamicine/Edta), un nouveau traitement des infections liées aux cathéters en oncologie. Tous les publics (praticiens, chercheurs, patients...) sensibilisés par ce projet peuvent le soutenir en ligne sur le site de Thellie.
Selon le rapport de l’INCa, 380 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués et la majorité des patients porteront un cathéter de longue durée (plusieurs mois, voire plusieurs années) et quelques centaines d’autres une nutrition parentérale intraveineuse. Selon le rapport des chercheurs partenaires du projet, plusieurs milliers de patients nécessitant ces dispositifs médicaux seront exposés à une complication majeure : la contamination de la surface du cathéter par des bactéries formant un « biofilm », c’est-à-dire une communauté de micro-organismes agrégés les uns aux autres. Ces biofilms sont particulièrement difficiles à éradiquer, ce qui impose souvent de retirer le cathéter des patients. Une procédure d’ablation parfois impossible chez certains patients trop fragiles et surtout traumatique.
Réduire le recours à l’ablation du cathéter
Principaux partenaires de ce projet, David Lebeaux (Hôpital européen Georges-Pompidou), Jean-Marc Ghigo et Christophe Beloin (Institut Pasteur), Fabrice Pirot (hôpital E.-Herriot, Hospices civils de Lyon, plateforme Fripharm, Lyon) et leurs équipes, le centre de recherche translationnelle de l’Institut Pasteur (F. Taieb, C. Artaud, O. Gelpi), Matthieu Lafaurie (hôpital Saint-Louis), Raphaël Lepeule (Henri-Mondor) ont pour dessein d’améliorer le traitement de ces patients fragiles en réduisant le recours à l’ablation du cathéter. Le traitement pourrait être utilisé sur une vaste population : patients atteints d’un cancer, patients insuffisants rénaux dialysés ou nécessitant une assistance nutritionnelle intraveineuse.
Le projet CATH-GE consiste en une étude clinique incluant 35 patients sur trois hôpitaux de l’AP-HP (Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), Saint-Louis et Henri-Mondor) durant douze mois. Quotidiennement surveillés afin d’évaluer leur tolérance mais également de mesurer la fréquence de guérison après la fin du traitement, les patients recevront durant dix jours le traitement à l’intérieur du cathéter (gentamicine/EDTA) associé à des antibiotiques en perfusion.
Planning du projet :
– jusqu'en septembre 2019 : recherche de financements complémentaires, démarches réglementaires et administratives (autorisations du Comité de protection des personnes (CPP), de l’ANSM, déclaration CNIL) ;
– de septembre 2019 à juin 2020 : inclusion des patients ;
– de juin à septembre 2020 : suivi des derniers patients inclus ;
– d'octobre à décembre 2020 : collecte et analyse des données ;
– à partir de janvier 2021 : présentation en congrès et soumission de l’article scientifique.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce