Réduction de la consommation d’énergie

À Lille, une démarche pragmatique et une contribution collective

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Publié le 22/06/2023
Grâce à sa politique volontariste, le CHRU de Lille a enregistré en dix ans une baisse de ses consommations d’électricité (-14 %) et de gaz (-15 %). Mais au cours de la dernière année, les deux factures ont augmenté respectivement de 12 et 16 millions d’euros appelant à la mise en place d’une nouvelle stratégie que Frédéric Boiron, directeur de l’établissement, présente avant tout comme une « contribution citoyenne ». 
Frédéric Boiron

Frédéric Boiron
Crédit photo : DR

« Nous avons lancé un plan de maîtrise énergétique qui a associé l’ensemble de nos professionnels et tous ont adhéré à cet objectif qui rejoint la préoccupation citoyenne de protection de notre environnement », explique Frédéric Boiron, directeur général du CHRU de Lille.

Parmi la quinzaine d’actions récemment mises en place, certaines reposent sur des changements de comportement tandis que d’autres nécessitent des investissements plus ou moins conséquents. À titre d’exemple, la température de consigne de chauffage a été fixée à l’hiver 2022 à 21° minimum dans les chambres des patients et à 19° dans les autres locaux. « Ce qui a permis d’économiser 1 200 000 euros, soit la consommation de 350 familles en un an. La baisse de la consommation d’électricité a été de 8 % pendant la même période », se réjouit le directeur.

Le plan prévoit également des dispositions « de nuit » comme la maîtrise de la production de froid dans les zones inactives - comme les blocs opératoires non affectés aux urgences -, la mise en veille des éclairages électriques des secteurs fermés (consultations, bureaux, hôpitaux de jour) ou encore l’arrêt des ordinateurs.

Au chapitre des investissements, le CHRU s’est équipé, pour 50 000 euros, d’un système d’éclairage alimenté à l’énergie solaire pour les parkings. Quatre en sont déjà équipés et le déploiement se poursuit. Près de 400 000 euros ont par ailleurs été consacrés au remplacement de 10 000 luminaires intérieurs par des leds avec détecteurs de présence. « Ces changements réalisés de manière progressive génèrent des économies très importantes : trois mois après la mise en œuvre du plan, elles correspondent à la consommation annuelle en énergie thermique de l’un de nos hôpitaux. »

Parmi les autres travaux réalisés ou qui seront engagés à court terme figurent la fixation de panneaux photovoltaïques sur plusieurs bâtiments, l’installation de menuiseries isolantes qui devraient compenser à hauteur d’un million d’euros l’augmentation des dépenses ou encore la végétalisation de la toiture du Samu. « L’approche écologique a un impact sur la maîtrise de la température. Et nos perspectives de travail sont nombreuses, notamment en termes de valorisation des déchets ou de maîtrise de la consommation d’eau. Nous avons également mis en place un groupe à l’échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT) avec un ingénieur commun qui coordonne les démarches de maîtrise énergétique et de développement durable dans l’ensemble des établissements », complète Frédéric Boiron.

Un pacte d’engagements

Si ces travaux ont permis de bénéficier d’aides ponctuelles de l’Agence de la transition écologique (Ademe), le directeur du CHRU ne cache pas sa volonté de voir aboutir « un plan qui fasse l’objet d’un soutien de plus grande ampleur. J’ai animé la task force des trois conférences de CHU qui a abouti à la signature par trois ministres (1) d’un pacte d’engagements Transition écologique lors de la dernière édition de SantExpo. Et d’autres signatures sont en cours. L’objectif était de préciser nos axes d’engagements et d’acter un soutien de principe de l’État ». Un pacte qui fournit aussi un point d’appui pour discuter avec les autorités publiques.

1. François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, Agnès Firmin-Le Bodo, ministre chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé et Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques. 


Source : lequotidiendumedecin.fr