La campagne de vaccination contre l'épidémie de chikungunya débute ce 7 avril à La Réunion, le pic épidémique étant attendu mi-avril. En fin de semaine passée, ce vendredi 4, le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux, avait été déclenché.
La campagne vaccinale cible les personnes présentant des comorbidités et/ou âgées de plus de 65 ans, les 40 000 doses du vaccin Ixchiq étant arrivées la semaine passée sur l'île. Les personnes concernées peuvent se faire vacciner gratuitement auprès d'un médecin, d'un infirmier ou d'un pharmacien, précise l'agence régionale de santé (ARS). Le seul vaccin disponible est le vaccin Ixchiq, du groupe franco-autrichien Valneva, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché européen en juin 2024. La vaccination nécessite une injection unique.
Sous tension, le CHU de La Réunion a déclenché le plan blanc « afin de faire face à une accélération significative » de la prise en charge de patients atteints de chikungunya et une « augmentation très importante » de l'activité des urgences sur ses deux sites, à Saint-Denis (nord) et Saint-Pierre (sud).
Le CHU de La Réunion fait aussi état d'une « saturation des capacités d'hospitalisation, malgré l'ouverture de lits supplémentaires », ainsi que d'une « tension croissante sur les ressources humaines, avec un taux d'absentéisme élevé » lié au chikungunya.
« Les semaines les plus délicates se profilent, le pic est attendu mi-avril », avait déclaré le 4 avril sur France info le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui s’est rendu sur l'île à partir du lendemain. « Il y a un énorme travail qui est fait pour lutter contre les effets du chikungunya », a-t-il ajouté.
Plus de 20 000 cas ont été recensés depuis le déclenchement de l'épidémie en août 2024, l'immense majorité depuis le début de l'année. L'épidémie continue de progresser : selon le dernier bilan sanitaire, publié le 2 avril, près de 6 000 nouveaux cas ont été enregistrés au cours de la semaine du 17 au 23 mars.
Deux personnes, âgées de 86 et 96 ans, sont officiellement mortes du virus, transmis par le moustique tigre. L'ARS a également recensé 31 cas graves, dont la moitié chez des nourrissons.
À Mayotte aussi
Le CHU de La Réunion, il y a deux semaines, avait déjà appelé les habitants à ne se rendre aux urgences « qu'en cas de réelle urgence médicale », expliquant que son antenne du sud de l'île affrontait une « situation de tension capacitaire maximale » en raison de l'afflux de patients contaminés par le chikungunya.
À Mayotte, l'épidémie progresse aussi. Douze cas ont été enregistrés mais aucun n'a nécessité une hospitalisation, selon l'ARS locale. Elle avait détecté le premier cas le 5 mars et le premier cas autochtone a été confirmé le 26 mars.
L'impact de la maladie reste pour l'instant loin de celui de l'épidémie de 2005-2006, qui avait touché 260 000 personnes (plus d'un tiers de la population) et fait plus de 200 morts.
Le dernier déclenchement du plan blanc dans les hôpitaux de La Réunion remonte à janvier 2022, pour faire face à l'afflux de malades contaminés par le Covid. Il avait été levé près d'un mois plus tard.
Après La Réunion, Manuel Valls se rendra le 8 avril à Mayotte, « qui reste dans une situation très difficile » après le passage du cyclone Chido en décembre, qui a tué au moins 40 personnes. Un projet de loi pour refonder le petit archipel doit être examiné au Sénat le 19 mai, après l'entrée en vigueur fin février d'une première loi d'urgence pour sa reconstruction.
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