La consommation de cocaïne a fortement augmenté en Europe depuis 2000, alerte l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). D'après cette instance, la France est un des pays les plus consommateurs au sein de l’Union européenne, avec environ 600 000 usagers en 2017.
L'usage de la cocaïne s’est notamment élargi parmi les adultes. « Plutôt circonscrit à l’espace festif et aux catégories sociales les plus aisées il y a 20 ans, il s’est étendu à d’autres milieux sociaux. Cette pluralité des profils d’usagers se traduit aussi par la diversification des modes de consommation, sous forme sniffée (cocaïne-poudre), fumée/inhalée (cocaïne basée ou crack) ou injectée ». Chez les adultes, la consommation de cocaïne (au moins une fois dans l’année) était de 1,6 % en 2017, contre 0,3 % en 2000.
Baisse récente de la consommation chez les mineurs
Si la consommation tend à s'étendre parmi les adultes, depuis quelques années, elle a tendance en revanche a diminué chez les mineurs. Alors qu'entre 2000 et 2014, la diffusion du produit avait plus que triplé parmi les adolescents de 17 ans (0,9 % en 2000 et 3,2 % en 2014), elle a diminué entre 2014 et 2022, indique le rapport de l'OFDT. En 2022, 1,4 % des 17 ans ont déjà consommé le produit. A noter que début mars, l'OFDT rapportait aussi chez les jeunes, une baisse de la consommation des substances psychoactives (cannabis, alcool et tabac).
Le nombre de passage aux Urgences en augmentation
Comme on peut s'y attendre, le nombre de prises en charge liées à la consommation de cocaïne, dans les Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) a augmenté entre 2015 et 2019, indique Santé publique France qui vient de publier des données sur les passages aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne. S'appuyant sur les chiffres du réseau de surveillance OSCOUR qui analyse l'activité dans les services d'urgence, Santé publique France note une augmentation sur la période 2010-2022. Durant cette période, « 23 335 passages aux urgences pour cocaïne ont été identifiés. Les passages concernaient majoritairement des hommes (75 %) et l’âge médian était de 32 ans, ce qui correspond aux profils habituellement les plus consommateurs au sein de la population générale ». Les personnes prises en charge présentaient souvent des intoxications associées à la prise d'alcool (33 % des cas), de benzodiazépines (9,6 %), de cannabis (9,5 %) ou d'opioïdes (4,8 %).
Santé publique France note des disparités selon les régions avec des taux de passages très élevés en Guyane (44,1 pour 100 000 passages), Provence-Alpes-Côte d’Azur (40,8) et Occitanie (27). Mais l'agence s'alarme d'une importante augmentation de ces chiffres dans certaines régions, comme en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 à 22,9 pour 100 000 passages), Bretagne (4,3 à 34,4), Nouvelle-Aquitaine (3 à 20,6), Grand Est (8,7 à 19,9) et Bourgogne-France-Comté (2,9 à 13,1).
Nouveaux produits de synthèse (NPS) plus puissants et toxiques
Si la raison de l'augmentation de ces prises en charge dans les services d'urgence, est liée à une augmentation du nombre de consommateurs, elle est aussi sans doute liée à la composition des produits absorbés.« Notamment par la circulation depuis une dizaine d’années d’une cocaïne dont la teneur en principe actif augmente ou encore l’émergence des nouveaux produits de synthèse (NPS) plus puissants et toxiques que la molécule dont ils imitent les effets, souligne Santé publique France. En effet, le nom des produits en cause reposant uniquement sur du déclaratif, de nouveaux produits de synthèse (NPS) pourraient être vendus pour de la cocaïne à ces consommateurs ».
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