La HAS adopte une feuille de route pour verdir ses actions

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Publié le 28/11/2023
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Effets du changement climatique sur la santé, impacts des activités de soins sur l’environnement*, gestion des produits dangereux, c'est à l'ensemble des défis environnementaux liés à la santé que la Haute Autorité de santé (HAS) veut s’attaquer. En présentant ce 28 novembre sa feuille de route santé-environnement, l’Autorité prend « l’engagement d’intégrer, structurellement et sur le long terme, (ces) enjeux dans l’ensemble de ses missions et travaux », indique-t-elle.

Concrètement, des leviers d’action ont été identifiés sur chacune des missions de la HAS (évaluer, recommander et mesurer) ; ce qui complétera le projet stratégique 2019-2024, qui avait déjà été amendé d’un volet sur les enjeux environnementaux.

Des critères environnementaux sont par exemple ajoutés aux grilles d’évaluation des technologies de santé. La HAS y voit un moyen d’agir sur l’offre. Dans une logique similaire, l’accent sur le bon usage apparaît comme un levier pour la qualité des soins, la baisse des dépenses inutiles et la réduction de l’impact environnemental.

Prévention, pertinence des soins, accréditation

Concernant ses recommandations, la prise en compte des enjeux environnementaux passe par le maintien du capital santé de la population via la promotion de la santé et une prévention active. L’accent sera notamment mis sur la prévention secondaire et tertiaire, mais aussi sur la recherche d’alternatives non médicamenteuses, comme la prescription médicale d’activité physique. L’effort portera également sur le renforcement des actions sur la pertinence des soins, dans l’optique de réduire la surprescription ou la prescription inadaptée et ainsi limiter l’impact environnemental.

Enfin, les référentiels de certification et d’évaluation des établissements devraient intégrer des critères environnementaux plus exigeants sur les consommations d’énergie, la production de déchets ou les mesures d’adaptation au changement climatique (canicule, qualité de l’air dégradée, etc.) par exemple. Les programmes d’accréditation des médecins et des équipes médicales seront aussi concernés avec des actions visant à limiter l’impact des pratiques de santé sur l’environnement.

La Haute Autorité prévoit aussi de sensibiliser et former ses agents et d’intégration des experts des questions environnementales à chaque étape de ses travaux.

*Les secteurs sanitaires et de l’autonomie en France contribuent respectivement à 8 % et 1,3 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.


Source : lequotidiendumedecin.fr