C'est une drôle de surprise qu'a eu ce généraliste lozérien, à quelques mois de prendre sa retraite, avec son logiciel de télétransmission. Fin 2016, une patiente en ALD lui signale qu'elle a été prélevée du montant d'une consultation, sans être pour autant remboursée par l'assurance-maladie.
Le médecin, vérifiant ses comptes, s'aperçoit de son côté qu'il a reçu un certain nombre de virements de l'assurance-maladie de 23 euros, le montant du C, alors qu'il ne pratique pas le tiers payant.
« Je me suis en fait aperçu qu'après une mise à jour de l'éditeur de mon logiciel de télétransmission, pour laquelle je n'ai pas retrouvé de trace d'avertissement, la case tiers payant était directement cochée », explique le praticien de 67 ans. Un tiers de sa patientèle étant concerné par ce « bug », le généraliste se voit obligé de reprendre toute sa comptabilité, et de régulariser les 23 euros, au fur et à mesure, auprès de ses patients.
« À l’insu du plein gré » des médecins
« Le procédé m'a étonné, et surtout je trouve cela cavalier de la part de l'assurance-maladie : l'obligation de tiers payant pour les patients en ALD ne courrait qu'à partir du 1er janvier 2017, et pourtant toutes les cases étaient déjà précochées avant cette date pour les patients à 100 % », raconte ce médecin, installé depuis 1984 dans sa commune.
« Ils nous feraient passer pour des voleurs, rajoute-t-il. Et en plus, lorsque j'ai signalé le problème au délégué de l'assurance-maladie, on m'a dit que "nul n'est censé ignorer la loi". »
En juillet 2016, le problème avait déjà été soulevé par MG France. Le Dr Gilles Urbejtel, trésorier du syndicat, avait été confronté aux mêmes mésaventures. Depuis, il n'a pas eu d'autres remontées de ce type, mais selon lui « cela reste possible car certains logiciels forcent le tiers payant ».
« Cela se fait à l'insu du plein gré des médecins, qui ne font pas toujours attention, ce que je comprends très bien, surtout quand ils ne pratiquaient pas le tiers payant avant », souligne le Dr Urbejtel. « Depuis le 1er janvier, le dispositif étant obligatoire pour les patients en ALD, le forçage n'est pas complètement ridicule », rajoute-t-il.
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