Le laboratoire annonce une réorganisation sans précédent. Le directeur général de Pierre Fabre Médicament, Frédéric Duchesne, détaille pour « le Quotidien » les tenants et aboutissants d’une opération qui passe par une réduction d’effectifs de 534 personnes en France.
LE QUOTIDIEN : Le groupe Pierre Fabre annonce une réorganisation d’envergure, incluant un PSE. Pourquoi ce projet et pourquoi maintenant ?
FRÉDÉRIC DUCHESNE : Nous avons mené une réflexion stratégique sur l’avenir de l’entreprise sous l’impulsion de Bertrand Parmentier, directeur général du groupe. Il s’agissait pour nous de s’inspirer de la mission de continuité que Monsieur Pierre Fabre nous a demandé de respecter après son décès.
La mission de continuité, c’est veiller à l’indépendance du groupe, faire en sorte que ses deux activités – Dermo-Cosmétique et Pharmaceutique – continuent de se développer en France et à l’étranger, permettre à l’innovation de rester au cœur de notre modèle, et confirmer l’ancrage du groupe dans ses territoires d’origine, c’est-à-dire le Tarn et la région Midi-Pyrénées.
Ce projet stratégique a été finalisé et validé par les instances de contrôle du groupe, dont Pierre Fabre Participations qui est chargé au nom de la Fondation Pierre Fabre de veiller au respect de cette mission de continuité.
Il est maintenant présenté aux Instances représentatives du personnel pour information et consultation.
Quelles en sont les grandes lignes ?
Trois axes nous guident : l’innovation ; le développement international ; la création d’une valeur durable.
Nous confirmons notre positionnement « de la santé à la beauté ». Nous allons donc continuer à investir en Dermocosmétique, activité très dynamique et qui génère une grande partie de notre résultat financier, afin de maintenir une croissance soutenue des marques – Avène, bien sûr, mais aussi de l’ensemble des autres marques dermocosmétiques du groupe (Aderma, René Furterer, Klorane, Elancyl, Galenic…), et de continuer à gagner des parts de marché dans les pays à fort potentiel.
Il nous faut aussi restaurer la compétitivité de notre branche pharmaceutique, dont la R&D n’est pas assez productive, et dont le dimensionnement des réseaux de promotion médicale et de commercialisation en France devrait être revu à la baisse. Grâce au rééquilibrage économique escompté, Trajectoire 2008 vise à mettre le groupe Pierre Fabre en capacité financière pour procéder à des acquisitions de nouveaux produits en priorité pour renforcer notre activité pharmaceutique.
Quelle est la situation de la branche pharmaceutique ?
En France, nous vivons une fragilisation croissante du fait de la forte pression des mesures réglementaires : déremboursements, baisses de prix (je pense au Permixon ou au Dexeryl), de la volonté de développer le marché des génériques. Nous subissons également des taxes en augmentation : sur le chiffre d’affaires, sur la promotion, sur les ventes directes.
Entre 2009 et 2014, la baisse de notre chiffre d’affaires en France liée aux mesures réglementaires a représenté 174 millions d’euros.
Nous devons redynamiser la R&D éthique en nous concentrant sur 3 aires thérapeutiques (l’oncologie, la neuropsychiatrie, la dermatologie), et continuer à développer notre activité « consumer Healthcare » (OTC et Oral care), à fort potentiel en France et à l’international. Nous allons créer une unité d’innovation R&D dédiée à cette activité consumer Healthcare.
Vous annoncez un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Quelle est son ampleur ? Quels sont les sites concernés ?
C’est un projet qui fait l’objet d’une procédure qui implique les instances représentatives du personnel. Je précise que seule l’activité pharmaceutique est concernée, et que nos usines en France ne sont pas concernées par un plan de réduction d’effectifs.
La nouvelle organisation R&D nous conduirait à réduire les effectifs en France de 255 personnes. La R&D restera principalement ancrée dans la région Midi-Pyrénées (avec notamment les sites de Toulouse et de Castres) et à Saint-Julien-en-Genevois. Nous confirmons notre fort engagement dans le projet de l’Oncopole de Toulouse.
Deuxième conséquence : le projet nous conduirait à redimensionner les réseaux de promotion médicale et de commercialisation en France. Les effectifs seraient réduits de 279 personnes.
Le projet sera mis en œuvre dans le respect des personnes et des liens entretenus avec notre région d’origine. Nous essayerons de limiter au maximum les départs contraints par l’accès à des dispositifs incitatifs à la mobilité interne, notamment dans la région Midi-Pyrénées, ainsi que des dispositifs de mobilité externe. Nous ferons aussi un effort significatif en matière de formation. Toutes ces mesures seront revues avec les instances représentatives du personnel.
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