Après trois années de croissance, le marché des médicaments délivrés sans ordonnance a baissé de 3 % en valeur en 2013 selon les chiffres de l’AFIPA, association qui rassemble les industriels de l’automédication. Le marché a pesé l’an dernier 2,1 milliards d’euros. Son président, Pascal Brossard, s’inquiète de cette situation qu’il qualifie de « mauvaise nouvelle pour le système de soins ».
L’AFIPA se console en constatant que cet infléchissement des ventes est inférieur à celui du médicament de prescription (- 3,5 % en valeur en 2013).
État stable du « self care »
Dans le même temps, le marché global du « self care » (qui rassemble les médicaments, les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires d’automédication) reste stable par rapport à 2012, à 3,3 milliards d’euros l’an dernier, grâce à la progression des ventes de dispositifs médicaux (+ 4,3 %) et des compléments alimentaires (+ 6,2 %).
Ce retournement de situation des ventes de médicaments sans ordonnance se situe dans un contexte de hausse des consultations de généralistes pour des pathologies grippales en 2013, constate l’AFIPA. « Tout se passe comme si les patients avaient préféré aller chercher une prescription chez les médecins », analyse Pascal Brossard. Le tout dans un contexte de crise économique encore accentué.
L’AFIPA milite pour l’élargissement du segment de l’automédication. Pascal Brossard rappelle qu’« il y a environ 50 produits en France qui restent à prescription obligatoire, alors qu’ils sont à prescription facultative chez nos voisins européens ». De quoi donner un coup de pouce à ce marché et enrayer l’érosion des ventes.
L’AFIPA opposée à la vente de médicaments en grandes surfaces
Malgré la baisse du chiffre d’affaires des médicaments vendus sans ordonnance, l’AFIPA milite pour une dispensation exclusive par le réseau officinal. L’avis récent de l’Autorité de la concurrence proposant une ouverture contrôlée des ventes de médicaments d’automédication dans les grandes surfaces est contesté par ces industriels. Ils jugent que le réseau officinal sécurise la dispensation et permettra à terme l’inscription des médicaments d’automédication dans le dossier pharmaceutique. « Seul le pharmacien peut assurer la sécurité de la délivrance » , estime l’AFIPA .
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