« Les génériques, ça devrait être systématique », mais ça ne l’est pas. C’est en partant de ce constat que le GEMME (une association regroupant les fabricants de génériques présents sur le sol français) a décidé de lancer dès le 14 janvier une grande campagne de sensibilisation à l’utilisation de ces copies de médicaments princeps. À destination du grand public comme des prescripteurs.
Frédéric Collet, vice-président en charge des affaires médicales du GEMME, souligne que la France a la chance de disposer sur son sol d’une vingtaine de fabricants, couvrant un large champ du répertoire générique. Notre pays dispose d’un réseau officinal dense, à même de conseiller et rassurer les patients. Par ailleurs, le cadre réglementaire français est très strict, et les niveaux de prix des génériques sont plutôt compétitifs par rapport au reste de l’Europe, assure-t-il.
Consommation française à la traîne
Pourtant, rien n’y fait, la consommation française est à la traîne : le taux de pénétration est chez nous de l’ordre de 25 % (un médicament sur quatre vendu en officine est un générique) quand il atteint près de 80 % aux USA et 60 % en Allemagne et en Angleterre.
Le GEMME ne s’attarde guère sur les raisons de cette méfiance française mais insiste sur les récents rapports (de la Mutualité, de l’ANSM, de l’IGAS ou encore de l’Académie de Pharmacie) qui soulignent tous la qualité et la sécurité des génériques. « Il est donc nécessaire de recréer la confiance par une campagne très grand public », conclut-il.
Pas de réaction des pouvoirs publics
Cette campagne s’ouvrira pour trois semaines dès lundi prochain dans les médias. Presse économique, presse santé et féminine, sites web d’information santé et grand public, réseaux des transports franciliens, radios, et enfin presse professionnelle pharmaceutique et médicale, le GEMME entend mettre le paquet pour restaurer la confiance.
Avec ce slogan simple, « les génériques, ça devrait être systématique », qui n’est pas sans rappeler celui des antibiotiques (pas automatiques, eux). Cette campagne sera cofinancée par le GEMME et les laboratoires de génériques, mais sans l’appui de l’ANSM ni de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la Santé), « en l’absence de réaction des pouvoirs publics ». Mais Frédéric Collet n’exclut pas que ceux-ci s’impliquent dans une future et éventuelle deuxième campagne.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque