Indéniablement, c’est un succès. Le dossier pharmaceutique (DP), lancé et piloté par le conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) en 2009, compte aujourd’hui 28,3 millions d’exemplaires. 98 % des officines sont raccordées au dispositif et 88 % des dossiers créés sont actifs. Ce DP permet aux officinaux de mieux sécuriser la dispensation en évitant les risques d’interaction.
Après l’officine, le CNOP se lance à l’assaut des pharmacies hospitalières. D’ores et déjà, 105 établissements de santé ont signé une convention cadre pour le déploiement du DP, comme l’AP-HP (37 sites) ou les hôpitaux militaires (9 sites). Reste pour ces signataires à procéder à l’installation de ce DP dans leurs établissements, mais 45 d’entre eux sont déjà opérationnels. Pour Isabelle Adenot, présidente du CNOP, ce DP-Hôpital « sécurise la prise en charge du patient dans les établissements, en permettant au pharmacien hospitalier de connaître son historique médicamenteux ».
Des innovations en rafale
Le DP dispose également, depuis juillet 2010, d’une fonction « alerte sanitaire ». Baptisé DP-Alerte, ce dispositif permet au CNOP de relayer en quelques minutes à l’ensemble des officinaux les alertes émises par la Direction générale de la santé (DGS) ou l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Trente alertes ont ainsi été relayées au cours des douze derniers mois, comme celle sur les difficultés d’approvisionnement en Lévothyrox.
De la même manière, une fonction baptisée DP-Rappel permet de relayer auprès des officinaux les messages de retraits de lots de médicaments. Enfin, le CNOP a lancé en phase pilote (300 pharmaciens connectés pour l’occasion) un DP-Rupture, leur permettant d’être alertés des problèmes d’approvisionnement.
À terme, seront connectés tous les officinaux, les pharmaciens hospitaliers, les grossistes répartiteurs, les laboratoires et les autorités sanitaires. Ceci devrait permettre de trouver plus facilement des solutions pour l’approvisionnement des patients.
Lutter contre la contrefaçon
Jamais à court d’idée, le CNOP envisage de nouvelles fonctionnalités qui nécessiteront toutefois des modifications législatives pour voir le jour. Il travaille à un outil de lutte contre les médicaments falsifiés (DP-Contrefaçon). Une directive européenne prévoyant la traçabilité des médicaments non plus au lot, mais à la boîte, l’Ordre réfléchit à une nouvelle fonctionnalité, en coordination avec la future base de données européenne, qui permettrait de vérifier que deux boîtes d’un même médicament ne portent pas le même numéro à l’intérieur de l’UE. Un tel cas signifierait que l’une des deux est contrefaite.
Enfin, le CNOP souhaiterait que les délivrances de vaccins, déjà inscrites dans le DP, mais qui disparaissent au bout de quatre mois, puissent rester accessibles pendant toute la durée de vie du dossier. Ce DP-Vaccin permettrait à l’officinal d’alerter les patients au moment du renouvellement.
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