CHEZ ROCHE, le laboratoire suisse qui fabrique et commercialise le Tamiflu, le directeur médical de la filiale française, le Dr Jérôme d’Enfert, a le souci de calmer le jeu. « Nous ne sommes pas dans une situation de pandémie au sens que lui donne l’OMS, estime-t-il, nous ne sommes actuellement qu’en phase III alors que la pandémie correspond à la phase VI. »
Mais, pandémie ou pas, des dispositions ont été prises depuis longtemps, souligne le directeur médical de Roche. Celles-ci remontent à 2005, au moment où une pandémie de grippe aviaire pouvait sembler toute proche. Résultat, le gouvernement français dispose de 33 millions de traitements (23 millions de Tamiflu, et 10 millions de Relenza, l’autre antiviral produit par le Britannique GSK). « Cela fait de la France un pays très bien préparé au risque de pandémie. Le stock français est plus que suffisant puisque des modélisations de pandémie montrent que 30 % au maximum de la population serait atteinte », ajoute Jérôme d’Enfert. D’autant que Roche est très confiant dans l’efficacité de son antiviral sur le virus de la grippe porcine. « La souche isolée est sensible au Tamiflu, cela a été confirmé par le CDC (Center for Disease Control) d’Atlanta », ajoute encore le Dr d’Enfert.
Côté intendance, l’heure est à la « vigilance, mais pas à la panique », selon les mots du directeur médical. À telle enseigne que le circuit de distribution officinal n’a pas été renforcé : « Nous nous adapterons en fonction des prescriptions médicales », précise le Dr d’Enfert, mais pour l’instant, nous n’avons pas renforcé le circuit de distribution. Quant aux stocks dont dispose actuellement Roche, Jérôme d’Enfert veut bien dire que Roche « augmentera si besoin est ses capacités de production », mais il ne souhaite pas communiquer l’état actuel des stocks disponibles : « C’est une donnée confidentielle », conclut-il. On sait toutefois que Roche dispose d’une capacité théorique de production annuelle de 4 milliards de capsules de Tamiflu et que la mise en place d’une unité supplémentaire de production nécessiterait huit mois de préparation.
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