Dans les pharmacies, 95 % des médicaments sont disponibles le jour même en France. Pourtant, les ruptures de stocks (en amont, chez le fabricant) et d’approvisionnement (en aval) s’aggravent depuis 3 ans et 55 % des Français disent y avoir été confrontés, selon un sondage IPSOS de février 2014, réalisé dans le cadre de l’Observatoire sociétal du médicament.
Entre septembre 2012 et octobre 2013, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recensé 324 ruptures de stock et 103 risques de rupture. Sur cette période, Les entreprises du médicament (LEEM) ont mené leur enquête auprès de 90 laboratoires pharmaceutiques à l’origine d’au moins un signalement auprès de l’ANSM. La moitié a répondu, représentant 71 % des cas de ruptures.
Celles-ci durent en moyenne 94 jours mais peuvent atteindre 398 jours. Près de 30 % des médicaments concernés sont indispensables. Toutes les classes thérapeutiques sont touchées : traitements hormonaux (33 %), anti-infectieux, anticancéreux, système nerveux central (16 % chacun), système cardiovasculaire...
Matière première en Asie
L’enquête révèle que 33 % des ruptures sont dues à des problèmes dans la production, 28 % à une augmentation des ventes insuffisamment anticipée, et 16 % à l’approvisionnement en matière première ou en excipient, délocalisé en Asie, en particulier en Chine et en Inde. « Avec la mondialisation, les flux sont plus longs et plus complexes. On n’a pas prise sur la chimie : c’est un marché en recomposition et en cas de mono-sourcing, nous n’avons pas le choix », explique Christophe Ettviller, président du groupe Distribution du LEEM.
Parmi les autres facteurs, on trouve l’arrêt de la commercialisation d’un produit, une rupture de stock chez un concurrent, des changements de site de fabrication, des problèmes dans la disponibilité des articles de conditionnement ou dans la gestion interne des stocks. « La lenteur de la fabrication du médicament, de quelques semaines à plus d’un an, explique aussi la difficulté à répondre à des augmentations de 25 à 30 % de la demande », poursuit Christophe Ettviller.
« Les restrictions budgétaires fragilisent également la filière. Quand les prix sont bas et que le seuil de rentabilité n’est plus atteint, la production s’arrête », explique le directeur général du LEEM, Philippe Lamoureux.
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