« Jusqu’en 2008, l’industrie pharmaceutique a été créatrice d’emploi. Depuis, les effectifs fondent très lentement (- 8 000), même si ce sont surtout les effectifs de la visite médicale et des fonctions administratives qui sont affectés ». En dressant le tableau des ressources humaines du secteur du médicament, Philippe Lamoureux, directeur général du LEEM (Les Entreprises du Médicament), n’a pas caché l’inquiétude des industriels.
Le syndicat patronal rendait publics ce mardi les résultats d’une étude prospective sur l’évolution de l’emploi à 10 ans dans le secteur du médicament. Décidée lors du dernier CSIS (conseil stratégique des industries de santé, qui réunit régulièrement les industriels du secteur et leurs ministres de tutelle), cette étude propose deux scénarios distincts.
Risque de désindustrialisation
Dans le premier, baptisé « scénario contraint », il est supposé que la tendance existante se poursuit. « Cela risque de nous mener à la désindustrialisation », met en garde Philippe Lamoureux qui pointe du doigt les conséquences négatives en termes d’emploi des mesures de réduction des dépenses de santé et du renforcement constant de la réglementation. Selon l’étude, ce scénario ferait passer l’emploi du secteur de 117 600 en 2010 à 85 000 en 2020.
À l’inverse, un scénario volontariste, rompant avec les politiques actuelles, limiterait considérablement la casse, avec 111 500 emplois à l’horizon 2020, assure le LEEM. « Ce scénario suppose l’élaboration d’un pacte industriel entre les pouvoirs publics et les industriels du médicament » souligne Philippe Lamoureux. Son succès passe par une démarche active des industriels, mais aussi par une politique du médicament attractive, « stable, lisible et prévisible », insiste le directeur général du LEEM.
Quelques signaux positifs
Philippe Lamoureux se déclare cependant moins pessimiste qu’il y a quelques mois, le gouvernement ayant selon lui envoyé depuis quelques signaux positifs. Parmi eux, la volonté affichée de relancer prochainement le CSIS, mais aussi la réactivation du Comité stratégique de filière des industries de Santé (animé par Marc de Garidel, président du G5 Santé et du groupe Ipsen). Sans oublier la signature en décembre dernier de l’accord-cadre (qui régit les relations conventionnelles entre l’industrie et les pouvoirs publics). « Tout cela démontre une volonté de dialogue », veut croire Philippe Lamoureux.
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