Auteur d’un rapport préparatoire au 3e Plan cancer, le Pr Jean-Paul Vernant s’est insurgé dans la presse (« La Croix » du 5 novembre) contre les prix de nouveaux traitements contre les cancers.
Jean-Paul Vernant (hématologie, La Pitié-Salpêtrière), explique que « certaines molécules ont atteint un niveau de prix scandaleusement élevé et (qu’)il arrivera un jour où même des pays riches comme le nôtre n’arriveront plus à délivrer ces médicaments ».
Selon le Pr Vernant, qui s’appuie sur un article de spécialistes américains publié en avril dans la revue Blood, « en une décennie, le prix des nouveaux médicaments anticancéreux a pratiquement doublé, passant d’un coût moyen de 5 000 à 10 000 dollars par mois [3 700 à 7 400 euros] » et l’an passé, sur 12 nouveaux traitements autorisés aux États-Unis, 11 coûtaient plus de 100 000 dollars (74 000 euros) par an.
Cette tendance risque de s’accentuer, met en garde le spécialiste, avec la mise en place d’une médecine de plus en plus ciblée et des traitements ultra-pointus qui s’adressent à un nombre restreint de tumeurs en fonction de leurs caractéristiques génétiques .
Jean-Paul Vernant préconise en conséquence un nouveau système de fixation des prix : « Pour chaque nouveau produit, il faudrait définir la durée nécessaire pour que le laboratoire puisse amortir son investissement de départ et, ensuite, déterminer ce qui pourrait être un bénéfice raisonnable et moralement acceptable pour la firme. »
Dans son rapport préparatoire au 3e Plan cancer, le Pr Vernant appelait à réduire les inégalités sociales face à des pathologies qui représentent la première cause de mortalité en France (148 000 décès et 355 000 nouveaux cas en 2012) et aussi à impliquer davantage les médecins généralistes souvent écartés dans le suivi des patients cancéreux.
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