Des peines de 6 à 8 mois de prison avec sursis ont été prononcées mercredi par le tribunal correctionnel de Marseille à l’encontre de cinq personnes pour avoir fabriqué et distribué des médicaments illégaux et parfois dangereux via une association, a-t-on appris auprès des avocats.
Les cinq personnes -deux pharmaciens, un médecin, deux personnes de l’association « Choisis la vie »- étaient poursuivies pour avoir fabriqué et distribué des médicaments illégaux prescrits à des personnes souffrant du cancer ou de la sclérose en plaques. Robert Gaillard, président de l’association « Choisis la vie » et son épouse Christiane, notamment accusés d’exercice illégal de la pharmacie, de tromperie et de mise en danger de la vie d’autrui, ont été condamné à six mois de prison avec sursis, des peines conformes aux réquisitions du parquet.
Une gamme de médicaments lancée par un médecin
Les trois professionnels de santé écopent de 8 mois de prison avec sursis sans interdiction d’exercer. Le parquet avait requis un an avec sursis et deux ans d’interdiction d’exercer à l’encontre des deux pharmaciens et un an avec sursis assorti d’un an d’interdiction d’exercer à l’encontre du médecin. L’association « Choisis la vie » est également condamnée à une amende 10 000 euros et les cinq condamnés doivent verser solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts à l’ordre des pharmaciens qui s’étaient porté partie civile.
« Mes clients considèrent cette décision comme particulièrement bienveillante. Ils en sont satisfaits et ne feront pas appel », a indiqué Me Emmanuel Ludot, l’avocat des époux Gaillard et de l’association. « Professionnellement, je regrette que le Tribunal n’ait pas saisi l’occasion pour s’intéresser à la lutte contre le cancer autrement que par la dictature de la chimiothérapie », a-t-il ajouté.
Fondée en 1985 et installée à Messimy (Rhône), cette association diffusait des produits « Solomides », du nom d’un médecin décédé en 1979 qui avait lancé la gamme de médicaments « Vita », censés lutter contre certaines maladies dégénératives. Les médicaments, qui ne bénéficiaient pas d’autorisation de mise sur le marché, étaient présentés comme une thérapie parallèle, destinée à aider les patients à bout de solutions face à la maladie, auxquels l’association offrait également écoute et soutien psychologique.
Des produits sans AMM
L’enquête avait commencé en 2006 lorsque le centre de pharmacovigilance de Saint-Etienne avait alerté l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) sur la délivrance de médicaments sans autorisation de mise sur le marché à une jeune femme atteinte de sclérose en plaques. Cette patiente, atteinte d’une pneumocystose et d’une lymphopénie sévère, avait dû être hospitalisée d’urgence en réanimation.
Confiée à un juge d’instruction du pôle de santé publique de Marseille, l’enquête avait abouti au démantèlement du laboratoire où étaient fabriqués les produits. Certains produits de la gamme Vita contenaient des substances présentant des risques cancérigènes importants, comme l’uréthane.
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