La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé ce vendredi matin la publication « la semaine prochaine » du décret lançant l’expérimentation de la vente de médicaments à l’unité, lors d’un déplacement dans l’officine de la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot, dans le 18e arrondissement de Paris.
Prévu dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014, ce décret ouvre la possibilité pour une centaine de pharmacies volontaires de 4 régions, l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Lorraine et Limousin, de délivrer des antibiotiques à l’unité pendant un an.
Devant les caméras, la ministre de la Santé est arrivée avec l’ordonnance d’un médecin généraliste lui prescrivant une prise d’amoxicilline d’un gramme toutes les 8 heures, soit trois grammes par jour pendant 7 jours. Elle s’est vu délivrer une boîte entière de 14 comprimés (comprenant une notice), plus 7 comprimés dans un conditionnement sur mesure, réalisée par la préparatrice en pharmacie. Elle a aussi signé la lettre de consentement qui sera envoyée à l’INSERM, chargé d’évaluer l’expérimentation dans un an.
Si elle s’avère probante, l’initiative pourrait être généralisée sur tout le territoire, mais aussi étendue à d’autres classes de médicaments. Aujourd’hui, à peine une dizaine d’antibiotiques figurent sur la liste diffusée aux pharmaciens (amoxicilline, céfuroxime, cefpodoxime, clarithromycine, etc.).
La vente à l’unité est une réponse à « la surconsommation de médicaments et un moyen de lutte contre l’antibiorésistance », a déclaré Marisol Touraine. « C’est aussi un moyen de maîtriser la dépense et de ne consommer que ce dont on a besoin », a-t-elle ajouté.
Pharmacie du XXIe siècle : individualisée, et personnalisée
La présidente de l’Ordre des pharmaciens a apporté son soutien à l’expérimentation du sur-mesure. « La pharmacie du XXIe siècle doit être individualisée et personnalisée », a-t-elle dit, en s’opposant à tout « consumérisme de masse » de médicaments – et donc, à leur vente en grande surface prévue dans le projet de loi "croissance et pouvoir d’achat".
Isabelle Adenot a indiqué qu’un forfait était prévu pour les 75 pharmacies expérimentatrices (d’au moins 500 euros, lit-on sur le site de l’ARS Ile-de-France) et pour les 25 dites « témoins », qui vont délivrer la boîte de façon habituelle.
« Nous avons réorganisé notre espace selon les recommandations de l’INSERM et du ministère de la Santé. Cela nécessite un peu plus de temps de travail, pour délivrer des conseils, et recueillir le consentement, mais c’est un "plus" pour la santé publique », a indiqué la présidente de l’Ordre des pharmaciens.
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