Déficit de la sécu, dépendance, baisse des remboursements, droit universel à une complémentaire, La Mutualité Française avait interpellé fin mars les candidats à la présidentielle. À l’exception de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, tous ont répondu.
Au sommet, c’est François Hollande qui se montre le plus favorable aux mutuelles qu’il juge « indispensables pour accéder aux soins ». S’il ne se prononce pas clairement pour la suppression des taxes qui les affecte, il s’engage à introduire une distinction entre « contrats solidaires et responsables et les autres » avec une taxation graduée selon leur nature. Il prône aussi la contractualisation des mutuelles avec les professionnels de santé pour favoriser l’accès aux soins.
Nicolas Sarkozy a de son côté défendu son action : grâce au relèvement du plafond de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), 1 million de Français pourraient bénéficier du dispositif d’ici la fin de l’année 2012, estime-t-il.
C’est aussi la continuité qui prime dans le dossier des comptes de l’assurance-maladie : le président sortant entend poursuivre sa politique de maîtrise des dépenses, à l’hôpital grâce à « la rationalisation de leurs investissements » et en ville via « les contrats d’amélioration des pratiques professionnelles ». Il ajoute vouloir « repenser le système de financement de notre protection sociale », en l’appuyant davantage sur la TVA sociale. À front renversé, le candidat socialiste veut revenir sur « certaines niches fiscales » et « engager le rapprochement » entre contribution sociale généralisée et impôt sur le revenu.
Divergence sur la rémunération des médecins
Interpellés par ailleurs par la fédération de l’hospitalisation privée (FHP), Nicolas Sarkozy et François Hollande se rapprochent sur la question des déserts médicaux en se prononçant pour le développement des pôles de santé de proximité ou pluridisciplinaires. Mais leurs positions divergent sur la rémunération des médecins.
Le candidat socialiste souhaite l’encadrement des dépassements d’honoraires par spécialité et par région tandis que le président sortant, lui, préfère le secteur optionnel - auquel la FHP est favorable. Nicolas Sarkozy affiche sa volonté de confier des missions de service public au privé, tandis que François Hollande veut reconnaître la spécificité de l’hôpital public. Le clivage est aussi très net sur la convergence tarifaire, engagée par Nicolas Sarkozy, décriée par l’opposition.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie