Congrès du SML : Touraine veut dissiper les malentendus avec les libéraux

Publié le 28/09/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

Surtout ne pas braquer. Devant quelque 150 cadres du Syndicat des médecins libéraux (SML), réunis en congrès à Lille, Marisol Touraine s’est employée, ce vendredi, à dissiper les malentendus et à répondre aux inquiétudes des praticiens. Signe de son ouverture, elle s’est même livrée au jeu des questions/réponses (un peu préparées) avec la salle. Florilège d’une intervention calibrée à la veille du PLFSS.

Place des libéraux, parcours de soins

La ministre de la Santé s’est défendue d’être seulement la ministre de l’hôpital. « Le périmètre de mon action ne se limite pas à l’hôpital public ! », a-t-elle lancé. Comme elle l’avait fait à l’université d’été de la CSMF à Cannes, une semaine plus tôt, Marisol Touraine a affirmé que les médecins libéraux assuraient un « rôle pivot ». Un rôle qui mérite d’être « reconnu, renforcé, valorisé ». Le PLFSS soutiendra la mise en place de véritables équipes de soins de proximité en permettant de développer des financements pour l’accompagnement des patients âgés à domicile mais aussi des actes de prévention ou d’éducation thérapeutique qui sont « du ressort » des acteurs libéraux, a-t-elle poursuivi.

Délégations, transferts

« Nous devons travailler sur ce qui doit rester sous la responsabilité immédiate du médecin et sur ce qui pourrait ou devrait être délégué à d’autres professionnels de santé, a déclaré Marisol Touraine. Il ne s’agit pas de transférer à d’autres acteurs du système de soins vos missions fondamentales ». Sur les délégations des tâches et missions, la ministre ne veut pas imposer de schéma mais elle attend de chaque spécialité libérale des propositions. Elle s’est montrée ouverte à la mise en place d’un groupe de travail sur l’ophtalmologie.

Attractivité

La ministre a réaffirmé sa volonté d’encourager les jeunes médecins à s’installer dans les zones fragiles, notamment en favorisant les stages en cabinet libéral.

Négociations sur les dépassements, secteur II

La ministre fait confiance à la négociation conventionnelle en cours : « Il ne s’agit pas de stigmatiser telle ou telle profession ou de trouver un hypothétique coupable ! » Le système de sanctions contre les abus devra certes être « clairement identifié et dissuasif » mais la ministre se range à l’idée d’un retour du conseil de l’Ordre dans le processus. « J’y suis favorable », a-t-elle déclaré à Lille alors que la CNAM a affirmé son intention de reprendre seule la main sur les sanctions. Quant au contrat d’accès aux soins à dépassements limités, il ne sera pas obligatoire mais ceux qui feront le choix de ne pas y adhérer « devront satisfaire à certaines exigences ».

DPC

Les médecins libéraux s’inquiétaient depuis quelques jours pour le financement du développement professionnel continu (DPC) au premier semestre 2013 et l’avenir financier du milieu associatif. La ministre a tenu, là encore, à rassurer. « Le DPC démarrera dès le début 2013 avec les opérateurs historiques de la formation conventionnelle. La transition sera donc bien assurée », a-t-elle certifié. Le DPC s’élargira ensuite au milieu de l’année 2013 et le financement sera « assuré ».

PDS en établissement

Sur la permanence des soins en établissement, la ministre s’est défendue de vouloir démanteler les lignes de garde du privé (alors que certaines ARS avantagent le secteur public dans l’attribution des ressources, aux dires des spécialistes libéraux).

Médecin retraité actif

L’idée d’un statut provisoire de retraité actif, suggérée par le SML, n’a pas été rejetée. « Sur le statut, il faut regarder très exactement à quoi cela conduit (…). Mais ça me paraît être une bonne idée », a affirmé Marisol Touraine.

 CYRILLE DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr