Le traditionnel débat d’entre-deux-tours qui a opposé les deux finalistes de l’élection présidentielle a duré près de trois heures. Les échanges parfois très vifs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande ont porté sur les comptes publics, l’emploi, l’immigration, l’Europe, le droit de vote des étrangers ou la place de la France dans le monde… À aucun moment, la santé et la protection sociale n’ont en revanche été abordées.
Invité de France Inter ce jeudi, le candidat du PS a regretté que l’hôpital, les déserts médicaux et les dépassements d’honoraires aient été oubliés du débat.
Seule la TVA sociale a fait l’objet d’une passe d’armes entre les deux candidats. François Hollande a déploré le coût de cette « taxe nouvelle pour les Français, qui va être prélevée sur leur consommation, affaiblir la croissance, avoir un effet sur les entreprises industrielles de très faible ampleur et donner un cadeau supplémentaire aux entreprises de service ». Nicolas Sarkozy a répliqué que la TVA anti-délocalisation avait été défendue par le propre porte-parole de François Hollande, Manuel Valls, qui en avait fait l’un de ses thèmes de campagne pendant les primaires socialistes.
Les médecins évoqués dans le cadre... du droit de vote des étrangers
Le mot « médecin » a été prononcé une fois pendant le débat lorsque le président sortant a évoqué… le droit de vote des étrangers. « Si vous donnez le droit de vote aux immigrés, avec la tentation communautariste que nous connaissons [...], il y aura des revendications identitaires et communautaires, des horaires différenciés pour les femmes et les hommes dans les piscines, des menus différenciés dans les cantines municipales, des médecins différenciés pour les hommes et les femmes dans l’hôpital ».
Les praticiens qui espéraient en savoir plus sur le projet des deux candidats sur le système de santé resteront sur leur faim. Quelques heures avant le face à face, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) avait appelé François Hollande et Nicolas Sarkozy à fendre l’armure et à faire des soins de ville libéraux le « socle » de leur politique de santé. « La santé forte, c’est maintenant ! », espérait le syndicat. Et bien non : la santé, ce sera pour plus tard.
› CH.G.
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