À l’occasion de l’élection présidentielle française, la célèbre revue médicale britannique « The Lancet » s’inquiète des « pénibles décisions » en matière de santé qui attendent le prochain chef de l’État. En France, « avec la perte du triple AAA et les 14,5 milliards d’euros qui mettent l’assurance-maladie dans le rouge, il est aujourd’hui encore plus nécessaire de se serrer la ceinture », explique l’hebdomadaire. Qui s’étonne « que dans la tempête de déclarations, discours et communiqués de presse quotidiens […], la réforme de la santé brille tant par son absence » dans le discours des candidats.
Établissant un large (et sombre) panorama de notre système de santé, qualifié d’« efficace mais d’excessivement coûteux », « The Lancet » donne la parole à différents médecins et experts bien peu optimistes. « Nous nous attaquons à nos problèmes lorsqu’ils deviennent dramatiques, témoigne l’économiste Jean de Kervasdoué : c’est ce qui attend notre système de santé dans les prochains 18 mois ».
« The Lancet » plaide pour qu’un « homme courageux » s’empare rapidement de l’épineux problème. Outre les barrières structurelles, le journal rappelle le pouvoir de l’opinion publique et des professionnels de santé dans cette affaire : les premiers s’opposent « avec véhémence à tout changement qui pourrait limiter l’accès aux soins, leurs qualités et le droit de choisir » ; les seconds refusent toute nouveauté qui « empiéterait sur leur indépendance ».
« Arrivé au pouvoir en 2007, Nicolas Sarkozy avait promis une réforme du système de santé, mais, par peur de la contestation, a seulement été capable de faire du bricolage », conclut le journal.
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