Danièle Desclerc-Dulac, nouvelle présidente du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS), a détaillé ce qu’attendent les usagers de la future loi de santé dont Marisol Touraine doit dévoiler les grandes lignes le 17 juin.
Danièle Desclerc-Dulac a clairement insisté sur l’importance de relancer le dossier médical personnel (DMP), en panne depuis plus d’un an. « Il doit impérativement faire partie de la Stratégie nationale de santé. Sans lui, pas de parcours de soins, ni de prévention de la iatrogénie », a-t-elle expliqué mercredi 28 mai lors d’une rencontre organisée par le cabinet de consultants « Nile », à Paris.
Des lieux dédiés à la prévention
Elle reconnaît au passage que les patients peuvent en avoir une vision différente des professionnels de santé. Le CISS souhaite que la future loi de santé fasse du DMP un outil « ouvert, comme le dossier pharmaceutique (qui se déploie à l’hôpital), avec l’accord du patient ».
Danièle Desclerc-Dulac est également revenue sur la prévention, un des chevaux de bataille des patients. « C’est un beau concept, reconnaît-elle, mais comment les citoyens vont-ils en profiter ? » Le CISS milite pour que la prochaine loi de santé prévoie « des structures, des lieux repérés par les citoyens » pour y donner des informations sur la prévention et l’accès aux soins.
Même chose pour le parcours de santé. « Certains citoyens ne savent pas s’ils ont des droits d’accès aux soins, rappelle-t-elle, il faut des lieux pour accompagner la population. »
Un statut pour les représentants des usagers
La présidente du CISS est également revenue sur le rôle des représentants des usagers. « Nous souhaitons que la loi prévoie un statut spécifique pour ces représentants, sinon nous aurons de moins en moins de bénévoles. De plus, l’acquisition de compétences et de connaissances est cruciale pour être représentant des usagers ». Selon elle, il y a déjà des postes non pourvus dans les établissements de santé.
Danièle Desclerc-Dulac est en revanche réservée sur la participation des usagers aux commissions médicales d’établissement (CME). « Si nous voulons jouer notre rôle, il faut garder notre indépendance. La gouvernance hospitalière appartient aux gouvernants », a-t-elle jugé.
Fin avril, le CISS a rendu publiques 30 propositions qu’il souhaite voir insérées dans la future loi de santé.
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