Le MEDEF a des idées neuves pour réformer la santé et veut désormais le faire savoir partout.
Après avoir exposé le 9 avril des propositions détaillées, pour réaliser 25 à 30 milliards d’euros d’économies sur la santé, par le biais d’un programme pluriannuel de réformes structurelles (efficience, organisation, financement), l’organisation patronale a décidé d’enfoncer le clou en ouvrant « largement » ce débat devant les Français. Une campagne d’information intitulée « Réforme du système de santé : il y a urgence ! » sera relayée par les MEDEF territoriaux (débats locaux, conférences de presse, lobbying auprès des élus...).
« La France ne va pas assez vite, pas assez loin »
« On commence ce travail d’évangélisation, il y a urgence à agir, a expliqué jeudi Claude Tendil, président de la commission protection sociale du MEDEF, lors d’un point presse, en présence de Christian Lajoux, président de la Fédération des industries de santé (FEFIS) et de Jean-Loup Durousset, président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP). Notre système de santé, hier un des meilleurs au monde, se dégrade, l’assurance-maladie obligatoire a accumulé 130 milliards d’euros de déficits, et les entreprises qui la financent pour 70 milliards d’euros par an, sont légitimes pour prendre la parole. »
Claude Tendil a déploré la vision « court-termiste » du gouvernement qui privilégie, selon lui, « le coup de rabot » aux réformes structurelles jugées pourtant indispensables. « Avec la loi de santé, on n’y voit pas plus clair », a-t-il déploré, même si certains volets de ce projet de loi (renforcement du premier recours, parcours de soins, pratiques avancées des paramédicaux...) rejoignent les propositions de MEDEF. « Il y a en France un problème de rythme des réformes, de timing. On ne va pas assez vite, pas assez loin », a-t-il ajouté.
Pour Jean-Loup Durousset (FHP), il faudrait enfin « dédramatiser la restructuration hospitalière » et appliquer à l’hôpital un « choc de simplification » salutaire.
Christian Lajoux a insisté de son côté sur la nécessité absolue de réformer « avec les industries de santé, et non pas contre » et de programmer des « efforts partagés » entre les différents acteurs (toutes mesures confondues, le médicament supportera la moitié des 10 milliards d’euros réclamés à l’Assurance-maladie en trois ans). « Chaque année, on tond le mouton !», se désole Claude Tendil.
Supprimer le déficit
Plusieurs réformes sont dans la besace du MEDEF : la pertinence des actes et des interventions, la remise à plat de l’organisation et des missions de l’hôpital public (diminution du nombre de lits hospitaliers, reconversion de services...), le redéploiement de moyens en direction du premier recours, l’équité tarifaire public/privé, mais aussi la contractualisation directe entre les complémentaires et les offreurs de soins (réseaux de soins avec politique de gestion du risque) ou encore le recentrage du rôle de l’État.
« Si l’argent était mieux utilisé, on pourrait économiser 20 milliards d’euros en cinq ans et supprimer le déficit », affirme Claude Tendil.
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