En pleine Semaine européenne de la vaccination, l’URPS Médecins Rhône-Alpes-Auvergne lance un carnet de vaccination électronique (CVE), dispositif destiné à être testé pendant un an sur une zone de 230 000 habitants, allant de l'est de la Métropole lyonnaise à Bourgoin-Jallieu (Isère). Un premier bilan sera réalisé en mars 2017 avant d'envisager un déploiement à l'échelle nationale.
Ce projet fait partie des trois projets portés par les médecins libéraux, dans le cadre de PASCALINE (Parcours de santé coordonné et accès à l’Innovation numérique), la région Rhône-Alpes-Auvergne étant l’une des cinq régions pilotes du programme des Territoires de santé numérique. Concrètement, il s’agit de remplacer progressivement le carnet de vaccination papier, présent la plupart du temps dans le carnet de santé, au profit d’une plateforme sur Internet, disponible par tous les professionnels de santé. Le CVE s’appuie sur une structure qui existe déjà, mesvaccins.net. « L’objectif est multiple : éviter des sur- et sous-vaccinations, disposer de son propre archivage vaccination, développer des campagnes et enfin responsabiliser les patients », a souligné le Dr Jean-Pierre Enrione-Thorrand, généraliste à Grenoble et l’un des porteurs du projet, entre autres soutenu par le programme Immuniser Lyon.
Premier document national partagé en 2017
Comparé à un DMP lourd à mettre en place, le CVE a le mérite d’être facile à mettre en œuvre : le carnet peut être créé à tout moment par le patient, l’idéal étant à terme de l’étendre aux maternités, qui se chargeront ainsi de la création. Les informations concernant les vaccins enregistrées par les patients seront validées par un professionnel de la santé (dans un premier temps ceux qui ont le droit de vacciner). Parmi les services développés, il y a par exemple l’interfaçage avec les outils préexistants, ou encore l’envoi de rappel par sms quand la date d’un vaccin expire.
Le logiciel sera capable d’intégrer d’autres informations (données particulières : femme enceinte, traitement spécial…), et accessible sur ordinateur et smartphone. « Un peu à l’image des logiciels communs qui existent déjà en pharmacie, le carnet électronique de vaccination sera le premier document national partagé entre tous les acteurs de la santé et les citoyens », a indiqué le Dr Jean Stagnara, pédiatre et autre porteur du projet. Le coût reviendrait aux alentours de 35 euros par an et par professionnel.
Pour l’heure, deux maternités de la région, l’une privée, l’autre publique, dont les noms ont été tus, sont très intéressées par le projet. Ce dernier devrait voir le jour en mars 2017, pour un déploiement sur tout le territoire.
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