Édouard Philippe a présenté jeudi les grands axes d'un plan pour l'avenir de Mayotte, destiné à « restaurer la confiance en la parole de l’État, en l'avenir et en la jeunesse de l'île », paralysée pendant deux mois par un mouvement social.
Après des mesures d'urgence déjà annoncées pour rétablir la sécurité, lutter contre l'immigration clandestine « dont l'ampleur est déstabilisante pour Mayotte » mais aussi préserver un tissu économique fragile, le chef du gouvernement a dessiné les contours d'un plan de rattrapage et de développement, qui sera présenté aux Mahorais vers la mi-mai par la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Il couvrira les besoins prioritaires tels que la sécurité, l'éducation, la santé, le logement et les infrastructures.
Sur la santé précisément, le Premier ministre a déjà annoncé la création d'une agence régionale de santé (ARS) spécifique, alors que l'île dépend pour l'instant de celle de l'océan Indien, basée à la Réunion. Les affiliés sociaux seront « exonérés de ticket modérateur » avant l'instauration de la CMU-C, qui n'existe pas encore à Mayotte.
Le gouvernement s'engage aussi à « conforter les moyens » du centre hospitalier de Mamoudzou, confronté à la très forte croissance de son activité – la maternité comptabilise près de 10 000 naissances par an.
Pour Mansour Kamardine, député LR de Mayotte, les avancées annoncées comme la création d'une ARS et le renforcement des moyens pour l'hôpital « vont dans le bon sens, mais on est encore loin du compte ». Pour le Dr Ramlati Ali, généraliste et députée sans étiquette, « toutes les politiques sont vouées à l'échec si on ne résout pas ce problème de l'immigration, et le gouvernement en a pris conscience ».
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