Dans un entretien accordé le 26 juin au « New York Times » par le patron et co-fondateur de Google Larry Page, ce dernier fait valoir que si on autorisait son groupe à exploiter les données de santé, il serait « probablement » capable de sauver « 100 000 vies » dès 2015 – soit à peu près 0,17 % du total de décès enregistrés chaque année dans le monde.
Si la manière dont Larry Page fait ses calculs reste un mystère, l’assertion, explicitement formulée pour inciter un grand public de plus en plus méfiant à ne pas se focaliser sur le côté obscur de la puissance d’analyse de Google, est époustouflante. Et oblige à observer la question des données de santé sous l’angle du bénéfice-risque.
Passées à la moulinette d’un moteur géant et bien huilé, ces précieuses data permettraient effectivement de doper n’importe quelle politique de santé publique et de prévention, de même que n’importe quel programme de recherche. Mais les promesses de l’algorithmie médicale ont évidemment leurs revers. Surtout quand elles sont vantées par des firmes dont les buts n’ont rien de non-lucratifs. Hygiénisme, mise à mal du principe de solidarité, médecine discriminatoire… Sans garde-fou, la liste des « risques » est longue.
« Your money or your life ! », disaient les desperados. Quelques 150 ans après, l’injonction a subi un léger glissement sémantique pour devenir « Your health care data or your life ! ». Qui saura y résister ?
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