Maladie du sommeil

Le traitement NECT en phase III

Publié le 15/12/2008
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UN NOUVEAU traitement pourrait être bientôt disponible dans la maladie du sommeil, ou trypanosomiase humaine africaine (THA). Les résultats d’une étude de phase III viennent d’être présentés sur la Combinaison Thérapeutique de Nifurtimox et d’Eflornithine (NECT) au cours du congrès annuel de l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene. Dans la THA au stade avancé, la bithérapie serait aussi efficace que le traitement de première intention, l’éflornithine en monothérapie. Menée par Médecins Sans Frontières, l’étude NECT est l’un des rares essais contrôlés et randomisés menés à terme en Afrique sur une maladie négligée.

La THA est une maladie potentiellement mortelle, qui menace 60 millions de personnes dans 36 pays d’Afrique subsaharienne. Transmise par la mouche tsé-tsé, elle est causée par deux sous-espèces de trypanosome, T. b gambiense et T.b. rhodesiense. Si le stade 1 de la maladie est quasi asymptomatique, le stade 2, ou phase neurologique, provoque des convulsions, des troubles du sommeil, une paralysie, une détérioration mentale progressive puis le décès en l’absence de traitement.

L’étude clinique a inclus 280 patients atteints de THA au stade avancé sur 4 sites différents. L’association de nifurtimox par voie orale et d’éflornithine par voie intraveineuse a été comparée à l’éflornithine en monothérapie. Les patients ont été suivis pendant dix-huit mois après traitement. Les résultats montrent que le NECT est aussi efficace et bien toléré que l’éflornithine en monothérapie. En revanche, l’association présente l’énorme avantage de ne nécessiter que 14 perfusions pendant dix jours par rapport aux 56 pendant quatorze jours pour l’éflornithine en monothérapie. L’administration de NECT s’adapte mieux au fonctionnement des centres de santé avec ses deux injections par jour, sans perfusions de nuit. Ce nouveau traitement devrait améliorer le traitement de la maladie du sommeil au stade 2 en Afrique subsaharienne.

Fondée par l’Institut Pasteur et Médecins Sans Frontières, la fondation DNDi pour l’initiative Médicaments contre les maladies négligées a participé à l’étude et se réjouit de l’arrivée de NECT. Bernard Pécoul, directeur du DNDi, rappelle toutefois la nécessité de poursuivre la recherche clinique, car « on est encore loin du traitement idéal, car des perfusions et du personnel médical sont nécessaires ».

Informations sur l’étude sur le site de Médecins Sans Frontières www.msf.fr

 Dr I.D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8481