Le Premier ministre Édouard Philippe a rassuré dans un courrier les directeurs des 6 instituts hospitalo-universitaires (IHU) quant à la pérennité de leur statut de fondation de coopération de recherche et leur rallonge budgétaire pour la période 2020-2025. Cette lettre est une réponse à un courrier adressé en octobre par les directeurs d'IHU, suite à l'appel à projet des 2 nouveaux IHU, lancé en octobre dernier.
« Il y avait des éléments inquiétants qui nous ont amenés à nous interroger sur notre propre premier appel d’offres », raconte au « Quotidien » le Pr Stanislas Lyonnet, directeur de l'IHU Imagine spécialisé dans les maladies rares. Les appréhensions portaient sur 2 points : la prolongation des financements au-delà de 2020, promise par le précédent gouvernement, et le fait que les personnes morales en charge des nouveaux IHU ne seraient plus des fondations de coopération scientifique. « Il y a eu un gros péril », reconnaît auprès du « Quotidien » le Pr Jacques Marescaux, directeur de l'IHU de chirurgie guidée par l'image.
Pas de nouvelles fondations
Selon le courrier de Matignon, les nouveaux IHU ne seront pas des « nouvelles » fondations de coopération scientifique. Ils pourraient toutefois intégrer les fondations déjà existantes. « De notre point de vue, les fondations de coopérations scientifiques sont les seules structures capables d'être souples et réactives », juge le Pr Lyonnet.
Les 6 IHU bénéficient d'un financement de 349,3 millions d'euros pour la période 2007-2020. Au-delà de 2020, ils devaient théoriquement être financièrement indépendants, via des partenariats public-privé, des levées de fonds et la valorisation de la recherche. Un scénario peu probable, selon un rapport récent de l'IGAS, qui concluait favorablement sur la possibilité de la prolongation du financement des IHU.
« L'institut IMAGINE ne sera pas autonome à la fin du programme d'investissement d'avenir (PIA), prédit le Pr Lyonnet, nous serons en mesure de fournir la moitié de notre financement. Si l'État continue à nous soutenir, nous serons autonomes vers 2024 ou 2025 », prédit-il. Un jury international va se réunir à la moitié de l'année 2019 pour évaluer les financements dont bénéficieront les IHU jusqu'en 2025. Une nouvelle qui rassure le Pr Marescaux : « L'INSERM voulait la mise en place d'une commission interministérielle, se souvient-il, certains ont voulu profiter du changement de gouvernement pour revenir à un système étatique particulièrement lourd », juge-t-il.
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