LE NOUVEAU rapport de l’OMS sur la tuberculose dresse un bilan en demi-teinte des progrès accomplis dans la lutte contre la maladie. Le nombre de nouveaux cas de tuberculose est estimé à 9,27 millions en 2007 contre 8,3 millions en 2006, une augmentation en valeur absolue, liée à la croissance démographique, mais une légère baisse du nombre de cas par habitant(139 pour 100 000).
Depuis le pic de 2004 (142 pour 100 000), l’incidence a régulièrement diminué dans toutes les régions de l’OMS, à l’exception d’une seule, la région Europe, où les taux sont à peu près stables. Toutefois, la plupart des cas enregistrés en 2007 l’ont été en Asie (55 %) et en Afrique (31 %), la région de la Méditerranée orientale et la région Europe représentant respectivement 6 et 5 % des cas. Le nombre de personnes vivant avec le VIH est, pour 2007, estimé à 13,7 millions (taux de prévalence de 206 pour 100 000 habitants), contre 13,9 en 2006 (210 pour 100 000).
Ces résultats encourageants se sont accompagnés d’une baisse de la mortalité dans toutes les régions de l’OMS et on estime que les Amériques comme l’Asie du Sud-Est et la Méditerranée orientale sont en bonne voie pour atteindre les cibles fixées par le partenariat Halte à la tuberculose, à savoir réduire les taux de prévalence et de mortalité de 50 % d’ici à 2015 par rapport à 1990. Le Pacifique devrait atteindre un des deux objectifs (réduction de la prévalence). En revanche, « les régions africaine et européenne n’atteindront aucune des deux cibles », souligne le rapport.
Deux défis majeurs.
Ces deux dernières régions doivent faire face aux deux défis de la lutte contre la tuberculose dans les années à venir, la coïnfection tuberculose/VIH et la tuberculose à bacilles multirésistants. Le rapport révèle « qu’un décès par tuberculose sur 4 est lié au VIH », soit deux fois plus que la proportion attendue. En 2007, 1,3 million de nouveaux cas de coïnfections a été recensé (14,8 % de tous les nouveaux cas) et 456 000 décès étaient liés à la tuberculose chez des personnes séropositives (26 % de tous les décès). La hausse résulte essentiellement d’une meilleure prise en compte du risque de tuberculose chez les personnes séropositives (depuis 2008, mesures directes de la coïnfection dans 64 pays, au lieu de 15 auparavant). Dans les pays où l’épidémie de VIH est généralisée, les personnes VIH-positives ont un risque de développer une tuberculose 20 fois plus élevé (6 fois selon la précédente estimation) que les VIH-négatives ; il est 26,7 fois plus élevé dans les pays où la prévalence est comprise entre 0,1 et 1 % et 37 fois lorsque la prévalence est inférieure à 0,1 %. En 2007, 200 000 malades VIH+ atteints de tuberculose ont reçu un traitement au cotrimoxazole pour éviter les infections opportunistes et 100 000 un traitement antirétroviral, ce qui est bien faible eu égard au nombre estimé de patients VIH+ atteints de tuberculose (1,4 million).
Quant à la tuberculose à bacilles multirésistants, les experts ont estimé à 500 000 le nombre de personnes atteintes de cette forme alors que moins de 1 % d’entre elles recevait un traitement conforme aux recommandations internationales. La Fédération de Russie est parmi les pays les plus touchés, représentant avec la Chine et l’Inde 57 % du nombre mondial de cas. La semaine prochaine une réunion organisée par l’OMS, le ministère chinois de la Santé et la Fondation Bill & Melinda Gates, à laquelle sont conviés responsables politiques et ministres de la santé, devrait déboucher sur des engagements pratiques et financiers contre la tuberculose pharmacorésistante.
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