Du 14 au 18 juin, se tient la 23e semaine de prévention et de dépistage des cancers de la peau. Alors que la crise sanitaire a bouleversé l'accès aux soins, le Syndicat national des dermatologues – vénérologues (SNDV) met l'accent, dans sa nouvelle campagne, sur l'importance de l'auto-examen de la peau et de la prise en charge précoce.
Les cancers de la peau, tous types confondus, représentent la première cause de cancer en France : 80 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dont les plus graves sont les mélanomes.
Si les Français sont au courant des gestes de prévention des cancers de la peau, ils ne les appliquent pas assez. Selon un sondage Ipsos*, mené à l'initiative du SNDV, plus de 4 personnes sur 5 s’exposent sur la tranche entre 12 et 16 heures et 17 % préparent leur peau au soleil en faisant des séances d'UV. « Il s'agit notamment des jeunes et des milieux socio-économiques les plus défavorisés », souligne Dr Luc Sulimovic, président du SNDV.
Pour s'adapter aux besoins de cette population et au plus grand nombre, les journées de prévention et de dépistage des cancers de la peau (du 14 au 18 juin 2021) changent de format. Elles reposent, désormais, sur un site web et des comptes dédiés : sauver-sa-peau.fr, @sauversapeau sur Instagram et @LesDermatos sur Facebook.
Le mélanome en augmentation
Des ambassadeurs, grand public ou professionnels, se relaieront toute la semaine sur le site internet, les réseaux de la campagne et sur leurs propres comptes, pour sensibiliser le public à la prévention et la prise en charge des cancers cutanés via des témoignages, des astuces et des bonnes pratiques. « Parmi eux, une dermatologue connue sur les réseaux sociaux pour ses vidéos d’information et de sensibilisation aux sujets dermatologiques sous le nom @dermato_ drey », précise le Dr Sulimovic.
Malgré les précédentes campagnes de sensibilisation, les cas de mélanome sont en augmentation en France : 14 325 nouveaux cas par an, dont 1 773 décès. Et cette année, le déconfinement pourrait entraîner un relâchement dans les comportements : expositions au soleil prolongées en terrasses, parcs, plages… Par ailleurs, du fait de l’épidémie de Covid-19, 15 % des Français ont dû reporter ou renoncer à une consultation chez leur dermatologue. « Cette situation nous inquiète, notamment pour ce qui concerne la population à risque : peaux claires, antécédents familiaux de mélanome, personnes ayant plus de 50 grains de beauté et/ou s'exposant régulièrement au soleil… », note le Dr Sulimovic.
Examen clinique et télé-expertise
À travers cette campagne, le SNDV souhaite sensibiliser la population à l'auto-examen de la peau et aux bons réflexes face à la modification d'une lésion cutanée ou d'une tache suspecte. « Avec la crise du Covid, nous avons assisté à un boom de la téléconsultation. Mais en dermatologie, le dépistage d'un éventuel cancer cutané ne peut se faire via une téléconsultation, il nécessite un examen clinique », souligne le Dr Sulimovic.
Le dépistage doit être effectué par un médecin généraliste dûment formé ou par un dermatologue, lors d'une consultation. « En revanche, dans les zones sous-dotées, il faudrait développer la collaboration entre le dermatologue et le médecin traitant, via la télé-expertise, estime le Dr Sulimovic. Le généraliste pourrait effectuer le dépistage primaire, puis, adresser des clichés de la peau du patient, via une messagerie sécurisée, par exemple, à un réseau de dermatologues afin d'accélérer la prise en charge. Cela est actuellement expérimenté, avec l'accord des Agences régionales de santé, dans les Hauts-de-France, en Île-de-France et en Bretagne. Pour développer la télé-expertise, une valorisation de cet acte sera indispensable ».
* Sondage mené les 20 et 21 mai, auprès de 1 001 personnes (échantillon représentatif de la population française).
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