INTERVENANT à Bercy en clôture du premier cycle de formation (1) de l’Institut des hautes études de protection sociale (IHEPS, créé en 2008), François Baroin a mis l’accent sur la nécessité de sauvegarder notre « modèle social magnifique ». Pour le ministre du Budget, des Comptes publics et de la réforme de l’État, il faut affronter le « cap difficile 2011/2013 », crise oblige, avant que le retour espéré de la croissance permette de consolider la situation grâce à un surcroît de recettes. « Si nous plongeons vite, nous pouvons aussi remonter vite ! », a lancé le ministre à la cinquantaine de participants présents pour la cérémonie de clôture.
Pour François Baroin, avec le déficit 2010 du régime général « le plus élevé de l’histoire » (attendu à 26,8 milliards d’euros),la question du traitement de la dette sociale est « d’égale valeur » que celle de la réforme des retraites. De fait, la dette sociale accumulée au sein de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS, « banque » de la Sécu) pour l’ensemble du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) représentera 54,6 milliards d’euros au titre des seules années 2009 et 2010. François Baroin a rappelé qu’il avait mis sur pied une commission parlementaire de la dette, censée faire émerger des propositions consensuelles. « Elle a déjà tenu deux réunions et clôturera ses travaux à la fin du mois », a-t-il précisé.Les mesures suggérées devraient être inscrites dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Nous ne pouvons plus faire porter par nos enfants le fardeau de nos déficits » a insisté le ministre du Budget.
Dans l’immédiat, il a confirmé la stratégie du gouvernement qui consiste à « tenir fermement le cap » de la maîtrise des dépenses sans augmenter les prélèvements obligatoires dont le taux est « parmi les plus élevés de l’Union européenne ». Pour la branche maladie, cela se traduira par des objectifs nationaux de dépenses (ONDAM) sous la barre de 3 % dès l’an prochain : 2,9 % en 2011, 2,8 % en 2012. Au passage, François Baroin a mis la pression sur les agences régionales de santé (ARS) dont une des principales missions sera précisément de tenir strictement ces objectifs de dépenses maladie. « Votre tâche est immense, on se tournera vers vous si ça ne marche pas... », a glissé le ministre du Budget avec une pointe d’ironie en se tournant vers Claude Évin, qui dirige l’ARS d’Ile-de-France (et assure la présidence du conseil d’orientation de l’IHEPS). Un Institut « qui a vocation a durer longtemps », a salué François Baroin.
(1) Le premier cycle de formation pour l’exercice 2009-2010 (septembre à juin) avait pour thème générique « Protection sociale et compétitivité ». Cet Institut doit favoriser un meilleur partage des connaissances et diffuser une véritable culture de la protection sociale capable de nourrir le débat public sur ces questions.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque