Quelque 5 % des personnes atteintes de Covid-19 subissent une perturbation durable de l'odorat ou du goût, estime une méta-analyse publiée ce 28 juillet dans le « British Medical Journal » (BMJ).
Pour évaluer la fréquence et surtout le temps que l'anosmie et l'agueusie mettent à disparaître, les chercheurs se sont penchés sur 18 travaux, représentant un total de plus de 3 700 patients, avant l'arrivée d'Omicron.
« Une part conséquente des patients atteints de Covid-19 semblent développer une modification durable de leur sens du goût ou de l'odorat », observent les auteurs. Six mois après l'infection, 4 % disent n'avoir pas retrouvé l'odorat, 2 % le goût.
Néanmoins, il reste un flou quant au niveau de récupération (total ou partiel) du goût et de l'odorat. En tenant compte de cet élément, les chercheurs estiment que ces sens restent durablement perturbés chez environ 5 % des patients - 5,6 % pour l'odorat et 4,4 % pour le goût.
Sous-estimation probable
Les femmes semblent davantage touchées que les hommes par la prolongation de ces symptômes (odd ratio de 0,52 pour l'odorat, et de 0,72 pour le goût). Les patients ayant subi des symptômes ORL sévères déclarent aussi mettre plus de temps à récupérer leur odorat (en revanche aucune association n'a été retrouvée avec l'âge ou le tabagisme). Pour les premières, cela pourrait s'expliquer par leur plus grande sensibilité olfactive et gustative (peut-être aussi par des explications biologiques). Une explication d'autant plus plausible que l'étude repose sur des travaux basés sur des déclarations de patients, et non sur des tests objectifs.
Selon les auteurs, leurs chiffres seraient probablement plus élevés en intégrant les études basées sur ce type de tests. Les évaluations objectives tendent, en effet, à rapporter plus de problèmes de goût ou d'odorat, par rapport à ce qu'en disent les patients.
Ils concluent en alertant sur le fardeau que représentent ces symptômes qui peuvent nuire à la qualité de vie. « Les problèmes à long terme liés à l'odorat et au goût, après un Covid, sont des problématiques sérieuses qui touchent de nombreuses personnes et qui soulèvent des difficultés pour les services de santé et pour les individus », commente le Pr Kevin McConvay (professeur de statistiques appliquées, The Open University), non sans émettre quelques réserves méthodologiques sur le calcul des pourcentages.
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