L'on estimait au milieu des années 2000 qu'elles étaient 60 000. Le nombre de femmes excisées vivant en France serait, au début des années 2010, de 125 000, selon une nouvelle estimation publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 23 juillet.
Les mutilations génitales féminines (MGF) désignent « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques ». Bien qu'interdites, la France est l'un des premiers pays européens confrontés à ces pratiques, du fait de l'ancienneté des flux migratoires en provenance d'Afrique.
Pour estimer le nombre de femmes adultes mutilées, les chercheurs ont extrapolé les risques observés dans les pays d'origine aux effectifs des femmes originaires de ces pays en France (dites « premières générations »). Pour les femmes nées en France dont l'un au moins des parents est né dans un pays à risque (les « deuxièmes générations » pour lesquelles l'impact de la migration rend caduque cette méthode), les chercheurs ont estimé les risques à partir de l'enquête « Excision et handicap » (Exh) de 2007-2009.
Quelque 86 343 femmes migrantes seraient excisées (sur un total de 227 757 femmes migrantes recensées en 2014) ; et l'on dénombrerait 38 012 filles de migrants mutilées (sur une population de 86 000 femmes). Soit un total de 124 355 femmes adultes ayant subi une MGF, dans les années 2010.
Géographiquement, ces femmes vivraient en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi qu'en Nouvelle-Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes pour la première génération, et en Occitanie pour la deuxième.
Un doublement lié aux flux migratoires
« L'augmentation du nombre de femmes mutilées en France, alors que la pratique a quasiment disparu sur le territoire depuis une quinzaine d'années, s'explique par l'arrivée en France de nouvelles femmes migrantes en provenance des pays à risque et par le passage à l'âge adulte des jeunes filles mineures qui n'étaient pas comptabilisées », lit-on.
Au sein de l'Europe, la France serait le deuxième pays le plus concerné par l'excision, derrière le Royaume-Uni et devant l'Italie, les Pays-Bas et l'Allemagne.
Enfin, soulignant les limites inhérentes aux estimations indirectes, les chercheurs plaident pour la mise en place de nouveaux outils méthodologiques afin de mesurer le phénomène. Une mesure présente dans le « plan pour éradiquer les mutilations sexuelles féminines » présenté par le gouvernement fin juin.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce