LA DÉMARCHE du gouvernement français est louable et, en même temps, crédible. Barack Obama n’a pas réussi à convaincre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, de la validité de son projet : une reprise des négociations israélo-palestiniennes, sur la base des lignes de 1967, mais assortie d’échanges de territoires. M. Netanyahou a rejeté ce projet sans perdre de son crédit aux États-Unis : il a été ovationné par le Congrès américain, presque entièrement acquis aux idées israéliennes. C’est donc un échec pour M. Obama, qui ne peut pas prendre de décision majeure en politique étrangère sans l’aval du Sénat.
Il est donc logique, et même utile, qu’un autre pays se lance dans une nouvelle médiation. La France s’en est chargée, d’abord parce que le statu quo risque de dégénérer en violences, comme on l’a vu sur le plateau du Golan où le président syrien, contesté par une insurrection, a voulu créer une diversion en envoyant des Palestiniens manifester, ce qui s’est traduit, à deux reprises, par de nombreuses victimes ; ensuite parce que Nicolas Sarkozy, à moins d’un an des élections, ne serait pas fâché de réussir à faire ce que M. Obama ne peut pas faire.
Toujours l’impasse.
Le président de la République est aidé dans cette tâche par un ministre des Affaires étrangères issu du chiraquisme qui n’a pas forcément, pour Israël, les yeux de Chimène. Certes, M. Juppé ne saurait aller, dans les pressions sur Jérusalem, au-delà des limites que M. Sarkozy, favorable à l’État juif, lui aura imposées. Il a d’ailleurs commenté ses voyages d’une manière extrêmement calme : il constate que Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, approuve le projet français, que M. Netanyahou s’est gardé, cette fois, de dire non, et que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton lui a dit : « Wait and see ». Mme Clinton pense qu’une conférence de paix ne doit avoir lieu que si le contenu du traité éventuel est déjà écrit.
SI LE MOUVEMENT NE VIENT PAS D’ISRAËL, IL VIENDRA DE L’ONU
Les efforts de la France sont donc méritoires mais n’ont pas ouvert une brèche dans l’impasse. Or le temps presse. M. Abbas affirme que, s’il ne peut pas se mettre d’accord avec M. Netanyahou, il trouvera une majorité à l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre, pour proclamer l’État palestinien. Cette méthode aurait l’avantage, aux yeux des Palestiniens, de créer un climat différent, une sorte de cadre international qui permettrait ensuite de tracer des frontières et de réaffirmer ce qui est légal et ce qui ne l’est pas en matière de frontières, d’indépendance et d’implantations. C’est pourquoi M. Netanyahou est hostile à cette méthode. Elle ne changerait rien au rapport de force, mais elle peut préparer l’avenir dans un sens qui créerait plus d’insécurité pour Israël.
Le chef du gouvernement israélien n’en campe pas moins sur ses positions. Il peut en effet considérer qu’il a remporté un triomphe lors de sa visite aux États-Unis, que M. Obama n’est pas en mesure de riposter par des sanctions à son obstination et surtout qu’il existe tellement d’inconnues dans le projet d’État palestinien (le rôle du Hamas, la question de Jérusalem, la démilitarisation de la Palestine, admise par les États-Unis, tout ce qui oppose le Fatah et le Hamas malgré leur réconciliation plus formelle que réelle, le risque de nouvelles violences) qu’Israël maintiendra ses check-points et sa présence militaire en Cisjordanie, quoi qu’il arrive. Et que personne, pour le moment, n’est en mesure d’évincer Israël de ses positions actuelles. Le seul point qui cloche dans le credo de Netanyahou est de taille : il n’inclut pas le printemps arabe qui, sans être lié à la question palestinienne, a conduit l’Égypte à rouvrir le passage entre Gaza et le Sinaï, ce qui accroît le très sérieux danger que présente le Hamas ; et qui conduit les Syriens à se montrer plus agressifs à l’égard d’Israël par de cyniques provocations. Hamas au Sud, Hezbollah au Nord, climat général de libération, il n’en faudra pas plus aux mouvements qui rejettent le droit d’exister d’Israël pour reprendre leurs agressions ou même lancer une guerre. Et, cette fois, summum du paradoxe, en se réclamant du droit international, si l’ONU consacre l’État palestinien. M. Netanyahou ne voit aucune raison de modifier le statu quo, mais il devrait en discerner au moins une : un avenir plus sûr pour les Israéliens.
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