Étude

La réciprocité favorable à la survie

Publié le 26/11/2012
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Les comportements de nos cousins bonobos et chimpanzés, décryptés par des anthropologues, révèlent que les échanges entre individus ont pu constituer des éléments clés de l’évolution. Vous allez chercher le sel chez le voisin, qui, le mois d’après, sera à même de vous dépanner un problème d’auto. La réciprocité est le terreau des relations durables.

Adrian Jaeggi (université de Santa Barbara) a étudié les échanges de nourriture et de toilettage, chez les chimpanzés et les bonobos, nos plus proches cousins. Les observations sont en faveur d’échanges sur de longues périodes, échanges fondés sur une appréciation vague des services rendus et non sur une comptabilité détaillée. Les chimpanzés qui vivent dans des groupes sociaux stables chassent pour les animaux plus petits du groupe, ou partagent la viande. Le toilettage par un autre individu fait libérer des endorphines, et agit comme un moyen d’apaisement chez les bonobos. Et cela favorise le partage de la nourriture.

En prenant la mesure de la réciprocité à long terme chez l’animal, les auteurs notent que cela n’est pas qualitativement différent chez les humains. Ces moyens de stabilisation des relations sociales et de partage des ressources ont été favorables au maintien de la vie. À cela s’est ajouté chez les humains des comportements acquis culturellement, sous la forme d’une réciprocité plus contingente.

Evolution & Human Behavior, 20 novembre 2012.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9195