APRÈS Dieu et le roi, l’homme peut-il juger de l’action des hommes ? Le crime et la justice ont inspiré les romanciers, la presse et les artistes. Les crimes se prêtent à une peinture engagée. De « l’Assassinat de Marat », de David, à « la Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime », de Prud’hon, les affaires en cours inspirent les romantiques. L’affaire Fualdès, la première à être couverte par la presse nationale en 1817, fascine Géricault, et Louvel, et les brigands, Delacroix. Les hommes de loi sont caricaturés par Daumier, Rouault et Steilen. La pendaison est stigmatisée par Victor Hugo, farouche abolitionniste, comme le sera la chaise électrique par Warhol.
La femme criminelle devient fatale et, à la suite de Charlotte Corday, elle s’impose dans l’imaginaire telles les Judith, Salomé et Lady Macbeth. De la sorcière à l’hystérie, le pas est franchi avec Charcot en 1882, qui met le tout en symptômes. L’approche scientifique du comportement criminel est engagée. Le crime ne relève plus du libre arbitre mais de la biologie, comme veut le démontrer Duchenne de Boulogne avec ses séances d’électrisation, et la phrénologie de Gall, qui met en relation la boite crânienne et les qualités intellectuelles et morales de l’individu. Lombroso décrit les constantes de l’homme criminel, qui se transmettraient par atavisme, elles feront le lit de l’identification judiciaire de Bertillon en1882.
Goya, dans ses « Cannibales », montre la bête dans l’homme, et « la Petite Danseuse » de Degas est une image de la dépravation précoce avec son prognathisme et son front fuyant. L’homme est victime de son anatomie. Une violence sexuelle est présente chez le jeune Cézanne, chez Picasso, et surtout avec Dix et Grosz.
Le crime passionnel doit-il conduire à l’asile ou à la prison ? « Dans le mal se trouve la volupté », disait Baudelaire.
Musée d’Orsay ( www.musee-orsay.fr), jusqu’au27 juin.
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