M. OBAMA avait promis de fixer une date pour le départ définitif des forces américaines d’Irak, il l’a fait. Il s’était engagé à renforcer le contingent américain en Afghanistan, il le fait. Il tente de nouer des contacts avec la Syrie. Il cherche à approcher l’Iran avec des idées neuves. Il réaffirme avec vigueur son engagement pour la paix entre Israël et la Palestine, quelles que soient les difficultés créées par la guerre de Gaza, les menées du Hamas, l’influence nuisible de l’Iran. Et il ouvre avec la Russie une nouvelle page.
Circonscrire le danger iranien.
Avec la Russie, les États-Unis conduisent depuis quelques années des manuvres géopolitiques qui ont vivement altéré les relations entre les deux pays. On peut dire que deux formes d’obession, l’une russe, lautre américaine s’opposent dans un vaste territoire qui inclut l’est européen et toute l’Asie centrale. L’adhésion à l’OTAN (et à l’Union européenne) de plusieurs pays autrefois membres du bloc soviétique a donné à M. Poutine le sentiment (légitime) d’un encerclement. Mais qui n’encercle pas risque d’être encerclé. M. Bush, d’ailleurs non sans habileté, a mis à profit l’engagement militaire américain en Afghanistan pour tenter de contrôler les routes du pétrole asiatique et pour installer des bases américaines, par exemple en Ouzbekistan. La Russie, épouvantée par l’islamisme au même titre que les pays occidentaux, ce qui explique sa brutalité en Tchétchénie, s’est vue menacée par l’ouest et par le sud.
Depuis un an, Vladimir Poutine renverse la situation. D’abord, il a envahi la Géorgie et ne s’en est retiré qu’après avoir amputé ce pays de deux provinces pratiquement annexées par Moscou ; plus récemment il a convaincu le gouvernement kirghize de chasser les Américains de la base militaire de Manas qui leur permet d’approvisonner leurs troupes en Afghanistan.
Loin de voir des provocations dans les démarches du gouvernement de Moscou (qui a payé 2 milliards de dollars au gouvernement kirghize pour qu’il ferme Manas), Washington semble avoir pris acte des craintes de la Russie à laquelle il tend une main fraternelle. En fait, M. Obama souhaite que MM. Poutine et Medvedev l’aident à circonscrire le danger iranien. M. Bush avait décidé d’installer en Europe centrale des bases de missiles antimissiles destinées, officiellement, à contrecarrer une éventuelle attaque nucléaire de l’Iran contre l’Europe. Moscou l’avait très mal pris, voyant dans cette décision une façon de modifier en faveur de l’Occident l’équilibre nucléaire Est-Ouest. M. Obama aurait proposé au président Medvedev de renoncer aux nouvelles bases antimissiles si les Russes parvenaient à convaincre l’Iran de ne pas se doter de l’arme atomique. Le gouvernement américain a démenti qu’un tel accord ait été proposé à la Russie. Mais, mardi, M. Mevedev a publiquement déclaré qu’il se félicitait des signes multiples de détente envoyés par Washington.
Des accords gagnant-gagnant.
Barack Obama cherche à passer avec la Russie des accords où chacun des deux partenaires trouverait son compte. Les Russes eux aussi sont inquiets de la militarisation de l’Iran qui se situe sur leur flanc sud et dont la possession de l’arme atomique les menacerait tout autant qu’Israël ou l’Europe. Cependant, ils ont conservé avec l’Iran islamiste des relations cordiales qui les placent en bonne position pour approcher l’homme incohérent et dangereux qu’est le président de l’Iran, Mahmoud Ahmadinejad. Bien entendu, il ne faut pas croire que la menace iranienne va être levée du jour au lendemain ou que le régime poutinien, spécialisé dans la suppression des libertés essentielles, va devenir un modèle de démocratie. Mais au moins M. Obama, qui a compris que l’Amérique ne pouvait être sur plusieurs fronts à la fois, tente-t-il de lever les craintes que son pays inspire.
Il le fait aussi en Europe où il a envoyé le vice-président J Biden, puis la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, pour rassurer les membres de l’UE : les États-Unis n’entendent plus exercer leur hégémonie sur leurs alliés, ce qui affaiblit par ailleurs les critiques adressées en France par la gauche et les gaullistes au projet sarkozyste de retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Dans l’esprit d’Obama, l’OTAN, qui se cherche une nouvelle vocation, demeure indispensable, mais elle n’emêche pas l’Europe de créer son propre système de défense. Ceux qui, en France, rejettent l’intégration à l’OTAN, n’ont pas particulièrement milité pour une Europe de la défense, l’un des projets les plus lents et les plus oubliés des dirigeants de l’Union. Tout cela signifie que Barack Obama a réussi à déclencher en France, en Europe et dans le monde un courant de sympathie pour les États-Unis. Ce courant, toutefois, est plus lié à la personne même de M. Obama qu’à la perception que continuent à avoir les non-Américains de l’Amérique. Pour parler clair, Obama est sympathique, mais l’antiaméricanisme n’est pas mort.
OBAMA SÉDUIT LES NON-AMÉRICAINS MAIS L’ANTIAMÉRICANISME N’EST PAS MORT
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