La campagne présidentielle n’a jamais autant inspiré les associations qui veulent faire entendre leur voix. La Fondation greffe de vie (www.greffedevie.fr) est de celle-là. Pour mieux faire connaître la loi sur le don d’organes et mieux faire comprendre aux Français le principe du droit d’opposition, elle vient de lancer une campagne choc, affiches apposées sur des panneaux électoraux et vidéo à l’appui.
« Si François meurt, sauf son opposition, ses organes pourraient sauver Nicolas. C’est la loi ! » et « si Nicolas meurt, sauf son opposition, ses organes pourraient sauver François. C’est la loi ! ». Cette campagne se veut didactique : « si tu n’as pas dit non, tu es donneur », conclut la vidéo pour expliquer que tout un chacun est donneur présumé.
La loi sur le don d’organes est une « bonne loi » mais elle est « inappliquée car méconnue », souligne cette fondation, reconnue d’utilité publique. Seulement 13 % des Français connaissent la loi, selon une enquête d’Opinionway réalisée en 2011. Le taux de refus a atteint 32,2 % l’année dernière, déplore la Fondation. Un don d’organes permet en moyenne de sauver 3 vies, rappelle la Fondation.
« Juridiquement la carte de donneur n’a pas de valeur »
En 2011, sur les 16 000 patients en attente d’un greffon, seulement 4 945 transplantations ont pu être réalisées. « Il est capital de faire connaître cette loi afin que chacun puisse prendre position de manière éclairée », poursuit la Fondation greffe de vie.
En France, l’inscription sur le registre national des refus (géré par l’Agence de la biomédecine) écarte du prélèvement les personnes inscrites. « Ce registre comporte seulement 83 000 noms inscrits (en 2011) », relève Jean-Pierre Scotti, président de la fondation. Il est essentiel, pour faire respecter son choix, de le dire à ses proches pour qu’ils puissent en témoigner le cas échéant.
Il est important d’en parler insiste la Fondation car « juridiquement la carte de donneur n’a pas de valeur et ce n’est pas la famille qui décide ». En informant ses proches de sa décision, on les protège « car lorsque le drame survient, ils essaient d’interpréter la volonté du défunt, ce qui rajoute de la douleur à leur douleur et souvent le regret, plus tard, d’avoir dit non », ajoute-t-il.
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