« IL SUFFIT de cliquer sur Internet pour trouver des offres commerciales d’échographie pour les femmes enceintes. » À Paris et dans 4 à 5 villes de province, pour des prix variant de 60 à 140 euros, ces échographies en 3 ou 4 dimensions avec vidéo ne seraient toutefois pas sans risque, « si minime » soit-il, prévient le Pr Jacques Lansac, ancien président du CNGOF.
Ces échographies peuvent conduire à une exposition du futur bébé aux ultrasons « pendant une demi-heure », explique-t-il. Cette exposition, qui « se focalise sur la face et les organes génitaux », est « très différente » de l’échographie médicale, où le faisceau d’ultrasons est constamment déplacé, avec une brève exposition de chaque zone.
Le gynécologue-obstétricien, qui préside la Commission nationale d’échographie obstétricale et fœtale, met en garde contre « les effets thermiques et mécaniques des ultrasons », qui ne sont pas « forcément anodins », en particulier pour le cerveau, l’œil et les organes génitaux, « surtout au premier trimestre, ou si la patiente a de la température ». « Tout le monde a dit que ce n’était pas bien, mais personne ne bouge », s’insurge-t-il en citant notamment deux avis.
Un arrêté attendu.
En 2004, l’Académie de médecine s’était interrogée « sur l’opportunité d’échographies faites sans aucun bénéfice médical, sans qualification particulière de la personne réalisant l’examen, sans limitation de durée ni de répétition ». Et que faire, par exemple, en cas de situation pathologique ? « Quelle formation ont les techniciens des centres pour réagir ? », demandait le Dr Roger Bessis, président du Collège français d’échographie fœtale. Un an plus tard, c’est l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé qui publiait une mise au point : si, pour l’échographie à but diagnostique, le rapport bénéfice-risque est favorable au fœtus (aucun effet secondaire n’ayant été démontré), avec l’échographie-souvenir, « le risque peut être majoré sans qu’il n’y ait de bénéfice pour la santé », indiquait l’AFSSAPS.
« Il faut réserver l’échographie aux gens qui savent s’en servir, les médecins et les sages-femmes », répète aujourd’hui le Dr Jacques Lansac. Les professionnels de santé attendent toujours la publication d’un arrêté à ce sujet : une attente incompréhensible alors que l’on fait grand cas des risques de l’utilisation des téléphones portables pour les enfants, souligne-t-il.
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