EN FRANCE, 4 à 10 % des enfants « d’intelligence normale » présentent des troubles développementaux des apprentissages tels que la dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie. Or actuellement, seule la moitié des enfants de 3-4 ans bénéficient du bilan de santé organisé par les PMI et l’Éducation nationale, faute de personnel suffisant. Quant au bilan qui précède l’entrée en cours préparatoire, le taux de couverture fixé à 80 % serait largement surestimé. Afin de remédier à cette situation, les médecins généralistes et les pédiatres libéraux veulent proposer une consultation spécifique. Cette consultation a déjà été expérimentée en Ile-de-France et en Rhône-Alpes grâce au soutien des URPS (Unions régionales des professionnels de santé) médecins et à l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).
Prise en charge précoce.
L’association « MOD 4, 5, 6 » (pour mallette d’outil de dépistage), présidée par le Dr Dominique Girardon, a fourni aux médecins volontaires des outils de dépistage spécifiquement conçus : entre mai et décembre 2009, 420 consultations ont été réalisées par 52 médecins volontaires (147 chez des enfants de moyenne section de maternelle, 140 en fin de grande section et 133 en fin de CP). « Une consultation sur deux a permis de dépister une ou plusieurs anomalies », indique le Dr Jean-Paul Blanc (AFPA), en particulier des problèmes de vue (21 %), d’audition (10 %) et de langage oral (8 %). À 78 %, les praticiens estiment que cette consultation leur a permis de repérer des troubles qu’ils n’auraient pas vus sans la mallette. Quelque « 96 % des médecins ont jugé cette consultation faisable et intéressante », a souligné la Dr Blanc et « 96 % des familles se sont déclarées satisfaites ». Néanmoins, la durée de la consultation (en moyenne 54 minutes, contre une vingtaine de minutes pour une consultation traditionnelle chez un généraliste) fait qu’« il n’est pas facile de l’intégrer dans un planning ».
La perspective de la généralisation de cette consultation pose deux problèmes : la formation des médecins et la mise en place d’une « rémunération adaptée ». Généralistes et pédiatres libéraux évoquent un forfait de 140 ou 150 euros. Ils soulignent que cette consultation de prévention n’a pas pour objectif de se substituer à la médecine scolaire ou de PMI, avec lesquelles ils souhaitent « travailler en partenariat » et de manière complémentaire. L’objectif, a précisé le Dr Dominique Girardon est « de proposer la prise en charge la plus précoce et la plus adéquate possibles » et d’obtenir « une meilleure couverture de la population ». « Notre but est de repérer, il ne s’agit pas d’une démarche diagnostique », a-t-elle précisé.
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