LE DISCOURS de M. Obama est une surprise dans la mesure où on pouvait craindre qu’il éviterait d’intervenir dans le conflit israélo-palestinien avant les élections de novembre 2012. L’exécution d’Oussama Ben Laden lui a donné la crédibilité d’un chef de guerre. Il s’en sert maintenant pour progresser dans un dossier explosif, en prenant le risque d’exercer de vives pressions sur le gouvernement israélien, alors que les plus israélophiles des Américains se trouvent dans le camp démocrate. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a rejeté l’idée d’une négociation sur la base des lignes de 1967. Ce n’est pas une surprise. Il n’empêche que M. Netanyahou, qui avait annoncé, dans le scepticisme général, une initiative diplomatique au mois de juin, est pris de court. M. Obama vient de lui présenter la sienne et a déjà reçu l’approbation des gouvernements européens.
Partie difficile.
Le président des États-Unis peut s’attendre en revanche aux critiques de tous ceux qui, aux Etats-Unis, se consacrent à sa défaite en 2012, et ont pu considérer la disparition de Ben Laden comme un sérieux revers pour les républicains. La question palestinienne est d’autant plus difficile à traiter que beaucoup d’élus démocrates sont très mal à l’aise lorsqu’il s’agit d’émettre des réserves sur la politique de Jérusalem, et, a fortiori, d’amener le gouvernement israélien à résipiscence. On doit donc saluer le courage de M. Obama. Il a engagé une partie particulièrement ardue mais il ne l’a pas encore perdue. Car il a placé M. Netanyahou devant ses responsabilités. Sans parler de sanctions éventuelles ou de refroidissement diplomatique entre les deux pays, il a insisté sur le fait que le statu quo actuel est intenable. Ce faisant, il aggrave l’isolement de M. Netanyahou, qui a toujours pensé qu’il bénéficierait en toute circonstance du soutien du Congrès, qui dit le dernier mot en matière de politique étrangère et où règne, pour le moment, la notion de soutien indéfectible à Israël. Le gouvernement israélien s’il ne veut pas changer d’idée, pourrait essayer d’enfoncer un coin entre M. Obama et les élus démocrates au Congrès, ce qui serait très mal vu par l’opinion et les journaux des États-Unis. D’une certaine manière, le président américain, qui n’est pas un novice, met au défi Netanyahou de s’ingérer dans les affaires intérieures américaines (ce qui s’est déjà souvent produit, mais n’empêche pas M. Obama de rappeler la règle dans ce domaine).
OBAMA A PRIS UN RISQUE À 18 MOIS DES ÉLECTIONS
Barack Obama n’a pas aucune envie d’entrer dans un conflit sérieux avec Israël. Ce qu’il souhaite, c’est une prise de conscience de l’opinion et du gouvernement israéliens de la nécessité du mouvement en direction de la stabilisation de la région dix-huit ans après les accords d’Oslo. Il est vrai que la dernière démarche en date du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, sa réconciliation avec le Hamas, mouvement politique qui réclame la disparition d’Israël, n’est pas de nature à encourager les Israéliens à négocier. Ils ne peuvent nier pour autant que M. Abbas a agi parce qu’limmobilisme le désespère et parce que lui aussi réclame à grands cris la fin du statu quo. Ils ne nieront pas non plus que cette démarche a peut-être incité M. Obama à penser que, face aux nouveaux risques d’affrontement que présente la remise en selle politique du Hamas, il n’y avait plus de temps à perdre, même si la date des élections se rapproche.
La seule solution est politique.
M. Netanyahou a tout à fait le droit de s’indigner des diverses manœuvres qui tendent à faire du Hamas l’interlocuteur valable qu’il n’est pas ; et ceux qui, en France ou ailleurs, militent pour la levée du blocus de Gaza, comme si Gaza n’était pas aux mains d’un mouvement voué à la disparition d’Israël (ce dont, manifestement, les pétitionnaires se moquent) participent au raidissement israélien bien plus qu’ils ne font progresser la cause de la paix. Il a tout à fait le droit de protéger ses concitoyens contre des bombardements aveugles qui ne font de victimes que chez les civils. Il a tout à fait le droit de préserver la sécurité d’Israël, y compris par des moyens militaires. Il ne peut pas, pourtant, faire l’économie d’une solution politique. Non seulement parce que le conflit israélo-palestinien n’a que trop duré et se poursuit malgré de mémorables accords et initiatives de paix ; mais parce que le monde arabe a changé profondément ; parce que, si les Tunisiens, les Libyens, les Égyptiens, les Syriens et bientôt d’autres ont conquis ou meurent en essayant de conquérir leur liberté, il est impossible d’en priver les Palestiniens.
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