L’ACCESSION dimanche dernier à la tête du Parti communiste français d’un inconnu du grand public – Pierre Laurent, 52 ans – ne devrait pas révolutionner le PCF. Dans la continuité de Marie-George Buffet, à qui il succède, Pierre Laurent ancre son organisation dans le Front de gauche, créé avec Jean-Luc Mélenchon à la fin de 2008.
Ex-directeur de la rédaction de L’Humanité, ce Parisien de naissance, dont la curiosité et l’esprit d’analyse sont salués, y compris par ses détracteurs, est considéré au sein de son parti comme un homme de dialogue à la recherche du consensus, un « intellectuel » avec une « vraie culture politique ».
Mais pour certains « communistes unitaires » qui viennent de quitter un Parti qu’ils jugent « incapable » de se réformer, Pierre Laurent est quelqu’un « qui ne dévie pas de sa trajectoire » et « fait primer l’intérêt de l’appareil sur toute autre considération, même sur ses convictions ». Parmi ces « dissidents » qui ne se retrouveront pas plus dans la ligne de Pierre Laurent qu’ils n’adhéraient à celle de Marie-George Buffet : le Dr Jacqueline Fraysse. La députée des Hauts-de-Seine (maire de Nanterre jusqu’en 2004) était une des fortes voix du PCF sur les questions de santé. Sur les bancs de l’Assemblée nationale, elle était souvent la seule à faire valoir le point de vue communiste lors des discussions des projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). On l’a également beaucoup entendue, il y a un an, au moment de la discussion de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Ce ne sera plus le cas puisque, reprochant au PCF son manque d’ouverture, le Dr Fraysse a quitté le parti en avril dernier…
Lors des dernières législatives, un sondage IFOP-« le Quotidien » avait établi que… 1 % des médecins libéraux se disaient prêts à voter pour un candidat communiste au premier tour (« le Quotidien » du 6 juin 2007).
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