LE QUOTIDIEN : Hashtag #balancetonhosto, grève des soignants, malaise dans les services… L'actualité du secteur est ponctuée de crises. Dans quel état d’esprit sont les directeurs d’hôpital ?
FLORENCE ARNOUX : Le sentiment d’une surmédiatisation à charge, clivante, polémique et caricaturale domine. En somme, un « bashing » des directeurs d'hôpital qui se veut alarmiste voire populiste. On ne veut pas alimenter la polémique, car c’est l’hôpital qui est victime de ces caricatures.
Certes, tout ne va pas bien, mais tout ne va pas mal non plus ! Les directeurs ne sont pas obsédés par les chiffres. On n’arrive pas là par hasard. On est là aussi parce qu’on a le sens du service public. Nous poursuivons les mêmes objectifs que les médecins et les soignants, le même projet de prendre soin des patients. En ce moment, nous sommes en pleine transformation : l’hôpital tangue et il faut garder le gouvernail. Groupements hospitaliers de territoire (GHT), relations ville-hôpital, logique de territoire : on est sur tous les fronts. Le métier change et notre horizon, c’est de travailler ensemble : médecins, soignants, administratifs.
L’ADH a réclamé la fin du « rabot budgétaire ». Avez-vous été entendus ?
La logique de baisse des tarifs est extrêmement contraignante : c’est difficile de porter un projet qui va générer des déficits. On va pouvoir expérimenter de nouveaux modes de financement innovants grâce à l’article 51 du budget de la Sécurité sociale pour 2018. À nous d’être réactif et créatif.
L’ADH est dans une logique de contribution intellectuelle. Nous sortons d’une période où nous n’avons pas toujours été associés aux réformes. Les relations avec le ministère sont désormais plus positives. On sent moins de discours formel et cosmétique et plus de soutien. On appelle maintenant à un message fort pour souligner la qualité de notre engagement aux côtés des médecins et des soignants.
L’ADH a mené en mars une enquête auprès de la profession sur « l’an 1 des GHT ». Qu'est-ce qui en ressort ?
Un sentiment de déshérence, mais aussi une volonté d’accélérer les réformes en cours et une demande d'ouverture vers le secteur médico-social. Les murs tombent et le décloisonnement est en marche. L'ADH privilégie les équilibres territoriaux fondés sur la dynamique des parcours patients et le développement d'équipes médicales dédiées. Or, la politique de rabot budgétaire ne nous permet pas de mener ce travail.
Les directeurs sont aussi favorables à un financement pluriannuel [dans le cadre de l'ONDAM, NDLR] pour des questions de visibilité. La tarification à l’activité (T2A) reste indispensable dans le cadre des GHT mais il faut y associer d'autres logiques tarifaires afin de favoriser la coopération.
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