LA GRÈCE avait obtenu l’an dernier 110 milliards d’euros. La voici nantie dorénavant de 158 milliards dont 49 seront à la charge des institutions privées, banques ou compagnies d’assurances. De ce point de vue, Angela Merkel, chancelière allemande, a eu gain de cause. Elle avait exigé la participation des banques privées, elle l’a obtenu. Elle n’a pas exclu le « défaut », c’est-à-dire la faillite, de la Grèce, ses partenaires en ont inscrit le principe dans le texte du document final. Officiellement, il n’y a pas de rééchelonnement de la dette grecque, mais, dans les faits, les Grecs ne rembourseront pas aux dates initialement prévues ; on leur donne du temps. Nicolas Sarkozy, qui avait pris soin de la rencontrer mercredi soir à Berlin pour l’amener à résipiscence, s’est heurté à un mur. Sans doute parce que Mme Merkel, sur le fond, n’avait pas tort. Les membres de la zone euro se sont hâtés de dire que la crise grecque était exceptionnelle et réclamait donc une solution exceptionnelle ; mais qu’ils ne remettraient pas la main à la poche pour d’autres pays menacés, comme l’Espagne ou le Portugal. Leurs dénégations sont-elles crédibles ? La vérité est que l’explosion de la zone euro n’est pas envisageable, même pas par l’Allemagne, et que, pour la sauver, des sacrifices ultérieurs ne sauraient être écartés.
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
On ne fera pas pour autant le procès de l’accord. La politique n’étant que l’art du possible, il est facile de juger du point de vue de Sirius, sans se heurter aux difficultés posées par des alliés qui ont des conceptions différentes des nôtres. Quand François Bayrou déclare qu’il y aura d’autres crises et que le plan ne suffit pas, quand François Hollande affirme que l’accord est tardif et insuffisant, ils n’ont raison que dans l’absolu. Ce sont des commentateurs qui s’expriment sur la place publique mais n’ont, pour le moment, aucune responsabilité, pas plus qu’ils ne se sont confrontés à Bruxelles à des idées divergentes des leurs. On peut toujours prétendre que l’on peut faire mieux que le gouvernement pour ce qui relève de ses compétences nationales ; on est beaucoup moins crédible lorsqu’on critique un accord qui résulte d’une négociation au cœur de la tour de Babel. M. Hollande et M. Bayrou pourraient-ils exercer sur la chancelière un charme ravageur dont Nicolas Sarkozy ne serait pas doté ? Existe-t-il des mesures relatives à l’euro qui pourraient être adoptées sans le consentement de l’Allemagne ?
LES DÉFICITS, C’EST FINI. POUR LES GRECS ET POUR NOUS
Dans les mois et les années qui viennent, on verra que les épargnants français devront, d’une manière ou d’une autre, soit par un rendement plus faible de leurs économies, soit par une réduction de leurs avoirs, payer le plan de sauvetage de la Grèce par le biais de leur banque ou de leur compagnie d’assurance. Aussi est-il temps de dire la vérité : chacun d’entre nous paiera (modérément) pour les Grecs, mais ce n’est qu’un début. La Grèce est ruinée parce qu’elle a trop longtemps vécu au-dessus de ses moyens. Nous sommes, en France, dans une situation comparable, quoiqu’à un degré moindre. Il est vital de faire de nouvelles coupes dans le budget, et il est tout aussi essentiel d’augmenter les prélèvements obligatoires. Nous n’y couperons pas. Et il vaut mieux s’y préparer si nous voulons éviter la tempête qui a emporté les Grecs. On se moque de Silvio Berlusconi et du gouvernement italien actuel, mais ils ont pris le taureau par les cornes. En adoptant un plan d’économies de près de 50 milliards, ils ont ramené le calme sur les marchés. Nous avons, en France, une bonne raison de nous inquiéter parce que la campagne électorale n’est pas de nature à favoriser les décisions qui font mal. Le gouvernement avancera à pas comptés quand notre dette exige un remède de cheval ; il aura à peine fait mine d’augmenter un impôt que l’opposition lui tombera dessus et proclamera l’injustice de la mesure. Mais qu’est-ce qui compte ? Que tel ou tel parti l’emporte ou que la France se mette rapidement à l’abri de l’ouragan monétaire ? On ne saurait mieux faire son devoir civique qu’en demandant au gouvernement de poursuivre et de renforcer son programme de désendettement, en taxant ceux qui peuvent payer et en éliminant, quoi qu’il en coûte, les dépassements budgétaires. M. Sarkozy souhaiterait que l’équilibre du budget figure dans la Constitution. La gauche refuse de lui faire ce cadeau politique. Eh bien, qu’elle prenne le pouvoir et qu’elle le fasse elle-même, si toutefois elle en a la volonté et le courage.
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