C’était le plus vieux dossier du tribunal de grande instance de Nancy. Plus de quinze ans après la mort d’une patiente, un chirurgien, un cardiologue et un anesthésiste, poursuivis pour homicide involontaire, ont été relaxés.
Le 22 juin 1995, Annette Bourgaux, 64 ans, décède d’une embolie pulmonaire à son domicile, huit heures après avoir quitté la clinique de traumatologie de Nancy, où elle a été opérée pour une prothèse du genou. Pour ses fils, sa sortie a été trop rapide et les médecins n’ont pas vu qu’il y avait un problème.
Dans un premier temps, la justice accepte les explications des praticiens et prononce un non-lieu. Mais la famille obtient l’ouverture d’une information judiciaire. Et c’est, pour les parties prenantes, le début d’une longue, très longue attente. Lors de l’audience, en décembre, le procureur exprime des « regrets », raconte « le Républicain lorrain ». « Quinze ans d’attente, dit-il en s’adressant aux fils de la patiente et aux médecins, ce n’est pas acceptable quand on est en face d’un tel drame. » Les quatre rapports d’expertise sont contradictoires et aucun ne conclut à la faute caractérisée ayant privé la victime de toute chance de survie. « La patiente avait le profil type pour une prothèse du genou » et « aucun élément objectif ne permettait de suspecter une embolie », résume le procureur, qui requiert la relaxe. Elle est prononcée le 25 janvier.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature