Après avoir mis en garde les politiques et le public sur l’accroissement des cancers liés à l’environnement, il y a plus de deux ans, les signataires de l’Appel de Paris veulent aujourd’hui montrer qu’il existe des solutions. «Le premier colloque était un constat sur la situation, maintenant, nous proposons des mesures faisables», explique au « Quotidien » le cancérologue Dominique Belpomme, président de l’Artac et instigateur de l’Appel de Paris. Un comité international de quelque 70 experts, composé de juristes, de médecins et de chercheurs, proposera lors de cette journée 164 recommandations. «C’est une expertise scientifique complète destinée à la Commission européenne», précise le Pr Belpomme, qui ajoute : «Mais il faut que cela prenne une dimension mondiale.»
Pour une chimie verte.
Le colloque mettra en avant le concept de « chimie verte » : une chimie qui élimine l’usage de substances dangereuses et toxiques dans la production des produits. «L’Appel de Paris a été vu comme un combat contre l’industrie chimique, et principalement l’industrie chimique française, remarque Dominique Belpomme. Il faut que nous travaillions ensemble. Il existe un énorme potentiel de recherche et de développement dans cette industrie. Mais il doit être mis au service de la chimie verte qui créera des ressources et des emplois.»
Si de nombreuses directives européennes incitent les pays membres à agir pour une « santé durable », la France reste, avec l’Espagne, selon le Pr Belpomme, «lanterne rouge en matière de politique environnementale». Malgré la mobilisation grandissante de la société civile (plus de 250 000 citoyens européens ont signé l’Appel de Paris), il n’y aurait que peu d’actes politiques. Concernant la France, le cancérologue se veut néanmoins optimiste : «C’est souvent le même schéma (en France), il faut que les problèmes soient liés à l’économique pour que l’on en prenne conscience. Alors on se rattrape et on joue les premières places. La France peut devenir leader en matière environnementale.»
Avec pour objectif un million de signatures, l’Appel de Paris ne compte pas en rester là. Le troisième colloque est déjà prévu, il aura pour thème les relations entre énergie, effet de serre et santé. La France, d’ici là, aura peut-être comblé son retard.
Deuxième colloque international de l’Appel de Paris, le 9 novembre 2006, à l’Unesco, Salle 1. Information : tél. 01.45.78.53.53, www.artac.info.
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